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Reportage Sobriété énergétique : au CHU de Montpellier, des conseillers "écologie et énergie" traquent les abus pour réduire la consommation de 10 %

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Maxime Martin, conseilleur '"écologie et énergie", vérifier que les radiateurs sont bien réglés dans les couloirs du CHU de Montpellier.  (SOLENNE LE HEN / RADIO FRANCE)

150 coordinateurs "écologie et énergie" ont été embauchés par le gouvernement pour aider les Ehpad et hôpitaux à alléger la facture. Sans rogner sur le confort des patients.

Émilie Roseau et Maxime Martin inspectent le service de soins de suite et réadaptation, accompagnés du docteur Arielle Blain. "Ça, c'est allumé jour et nuit, 24h/24 dans les couloirs", souffle l'un, parcourant les couloirs de l'hôpîtal de Montpellier. "Ça m'est déjà arrivé de vouloir éteindre, répond le médecin. En fait, il n'y a pas d'interrupteur..."

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Le travail d'Émilie et Maxime ? Traquer les petits et grands gaspillages d'énergie. Ils font partie de ces 150 conseillers "écologie et énergie" embauchés par le gouvernement pour réduire la facture dans les hôpitaux et Ehpad. "Cet été, il y a eu des gros soucis avec la climatisation et les patients sont souvent assis en fauteuil, immobiles. Je trouve que, parfois, il fait froid", s'inquiète le docteur Arielle Blain. Au fond du couloir, une porte est très souvent ouverte. "Et le personnel, et les patients, et les familles sortent sur la terrasse !, poursuit-elle. Comme mon bureau est à l'entrée, je me lève pour aller fermer quand il fait chaud, fermer quand il fait froid..." Le docteur Blain est consciente de l'effort demandé à tous à l'hôpital. "Il y a du travail mais les gens commencent à le faire aussi chez eux, l'apprennent à leurs enfants", se rassure-t-elle. 

Cumuler les petits gestes

Dans une autre pièce, les deux conseillers "écologie et énergie" et le docteur arrivent dans un couloir baigné par la lumière naturelle. Alors, immédiatement, Émilie Roseau repère une ampoule allumée : "Cette lumière ne sert à rien, on ne remarque même pas qu'elle est en marche." Pas très loin, une fenêtre est ouverte alors que le système de chauffage/climatisation est à fond. "La fenêtre peut rester ouverte indéfiniment, tout le monde va passer sans la voir", glisse Arielle Blain. 

"On gaspille de l'énergie partout, à l'hôpital y compris."

Dr Arielle Blain, CHU de Montpellier

à franceinfo

Un mot d'ordre néanmoins : pas question de rogner sur le confort des patients. Par exemple, le chauffage dans les blocs opératoires ou en gériatrie ne sera pas baissé. "C'est en commençant par des petits gestes qu'on va réussir à faire des économies, assure Maxime Martin. Il va falloir aller sur tous les secteurs pour faire des économies d'énergie un peu partout." 

Ces "petites" économies permettraient de réduire de 10 % la consommation d'énergie à l'hôpital. Pour du plus long terme, il faudra envisager des gros travaux, comme installer une chaudière plus performante, des panneaux solaires ou, encore mieux, isoler les Ehpad et hôpitaux qui sont des passoires thermiques. Une autre tâche incombe alors à ces 150 coordinateurs et conseillers "écologie et énergie" : aider à trouver les financements nécessaires à ces travaux.

Reportage de Solenne Le Hen : au CHU de Montpellier, des conseillers "écologie et énergie" aident à réduire la consommation de 10 %

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