Pourquoi votre facture d'électricité devrait baisser en 2025 si vous bénéficiez des tarifs réglementés

La Commission de régulation de l'énergie anticipe une baisse "d'au moins 10%" pour les Français dans cette situation.
Article rédigé par Paolo Philippe
France Télévisions
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Le prix actuel du MWh oscille actuellement entre 60 et 70 euros, bien loin des records atteints pendant la crise énergétique de 2022 (photo d'illustration). (ROMAIN DOUCELIN / HANS LUCAS / AFP)

Une bonne nouvelle pour environ 22,4 millions de ménages en France. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a annoncé, mercredi 11 septembre, que les factures d'électricité des abonnés aux tarifs réglementés (TRVE) devraient baisser d'"au moins 10%" au 1er février 2025, une première depuis le début de la crise énergétique en 2022. Cette évolution est principalement liée au repli du prix de l'électricité sur le marché de gros, l'une des trois parties de la facture, avec l'entretien du réseau et les taxes.

"Si on a eu des prix très élevés, c'est parce que le système électrique a déraillé, que les stocks hydrauliques étaient faibles et qu'on a connu une crise gazière. Comme la crise électrique est terminée, cela se répercute sur les prix de marché et les tarifs réglementés", résume à franceinfo Nicolas Goldberg, expert en énergie pour le cabinet Colombus Consulting.

Si le prix de l'électricité n'a pas retrouvé son niveau d'avant crise (40-50 euros le mégawattheure), le coût actuel du MWh oscille entre 60 et 70 euros, bien loin des records atteints pendant la crise énergétique. En août 2022, la barre des 1 000 euros le MWh avait été franchie en France, sous l'effet de la hausse du prix du gaz et de la très faible production du parc nucléaire français.

Pas de hausse d'ici février 2025

D'ici février 2025, les prix de l'électricité pour les tarifs réglementés n'augmenteront pas. La Commission de régulation de l'énergie a décidé de reporter, mercredi, une hausse sur le tarif d'utilisation du réseau public d'électricité (Turpe). Elle devait s'appliquer en août – avec une augmentation de 1% – mais le gouvernement démissionnaire a demandé à la CRE de la décaler. Elle sera en revanche effective dès novembre pour les 17,5 millions de ménages et entreprises qui bénéficient d'une offre de marché.

Elle sera ainsi appliquée en février, au moment où les prix du coût de l'électricité sont recalculés (et où la facture globale va donc baisser), dans "un objectif de stabilité et de lisibilité des prix pour le consommateur". Le gouvernement voulait éviter un "effet yo-yo" sur une facture parfois difficilement compréhensible pour le grand public. "Les tarifs réglementés sont calculés en février pour la partie taxe et électricité, et en août pour la partie liée aux coûts du réseau, détaille Nicolas Goldberg. Les autorités ont estimé que ça n'avait pas de sens d'augmenter les prix maintenant avant qu'ils baissent en février, donc cette hausse interviendra en février et les consommateurs ne la verront pas." Outre la hausse de la Turpe, cette baisse générale de la facture inclura aussi un éventuel relèvement d'une autre taxe, l'accise sur l'électricité, par le futur gouvernement, selon les prévisions de la CRE.

"Les prix de marché pourraient continuer de baisser"

La présidente de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), Emmanuelle Wargon, a expliqué sur franceinfo que ce fléchissement de l'électricité d'au moins 10% n'était qu'une "prévision". "Nous entrons dans le monde post-crise de l'énergie de 2022, avec des prix stabilisés au-dessus de ceux d'avant-crise", a-t-elle quand même prévenu dans un entretien au Figaro. Interrogé par franceinfo, Nicolas Goldberg estime que cette "baisse exceptionnelle" pourrait se poursuivre. "Il n'y a plus de risque de black-out, la France va produire de plus en plus d'électricité renouvelable et bas-carbone alors que la demande n'augmente pas, donc les prix de marché pourraient continuer de baisser", estime l'expert.

La présidente de la CRE a par ailleurs dit travailler avec Enedis à une réforme des tarifs des heures pleines et heures creuses, qui déterminent le prix de certains abonnements. Elle a notamment évoqué la possibilité que les plages horaires diffèrent entre l'été et l'hiver. "Un moyen de faire baisser la facture", espère Emmanuelle Wargon.

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