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Gaz : les prix risquent de rester élevés en Europe ces prochaines années, selon un rapport

Les problèmes d'approvisionnement en gaz risquent de devenir récurrents ces prochaines années en Europe. Conséquence, selon un rapport réalisé par le groupe de réflexion The Shift Project pour le ministère des Armées : les tensions autour des tarifs du gaz vont aussi perdurer. Et ça n’est pas uniquement lié à la guerre en Ukraine.

Article rédigé par franceinfo, Etienne Monin
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Un brûleur de cuisinière à gaz. (JOHANNA LEGUERRE / AFP)

L’avenir de l'approvisionnement du gaz en Europe est incertain. C'est la conclusion principale du rapport mené par The Shift Project et présenté mardi 6 décembre. Sans transition énergétique efficace pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles et au gaz, l’Europe risque d’entrer dans une zone de turbulence à court terme. "Le statu quo n'est pas possible. Maintenir le niveau de demande normale, c'est une vue de l'esprit. Dans une hypothèse pareille, il y aura très vraisemblablement de la destruction de demande", confirme Matthieu Auzanneau, le directeur du think tank.

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Le rapport, réalisé avec la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère des Armées repose sur les données d’un cabinet de conseil norvégien spécialisé, Rystad Energy. Il établit que si les exportations russes restent bloquées, l’Europe aura un déficit d’approvisionnement de 40% entre 2025 et 2030. Le gaz naturel liquéfié (GNL) ne sera pas la solution idéale, à la fois à cause des contraintes techniques qui vont durer au moins deux ans et de la concurrence sur ce marché. Les prix ont d'ores et déjà bondit, mais sont supportés pour le moment en France par l'Etat. Ils pourraient se maintenir jusqu’en 2024. 

La demande a explosé dans les pays d'Asie de l'Est 

Cette tension autour du gaz s'explique à la fois par la guerre en Ukraine mais aussi par la concurrence internationale. Selon le Shift Project, l'envolé des prix a commencé au moment de la reprise d’après Covid-19. La production en Europe est sur le déclin et les pays européens importent 70% de leur consommation, principalement de Russie, de Norvège et d’Algérie. Cette situation percute l’émergence des grands pays d'Asie : la demande en gaz a explosé en Chine, en Inde, au Pakistan. Et ce n’est qu’un début.

Dans ce contexte, le Shift Project redoute un goulot d’étranglement : les deux grands producteurs de GNL que sont les Etats-Unis et le Qatar risquent d’être au centre d’une forte concurrence pour l’approvisionnement. L’Europe n’atteindra pas ses objectifs de sobriété planifiés dans son plan environnemental et son plan de réduction énergétique. Le Shift Project estime donc que notre continent est dos au mur. La décarbonation de nos sociétés devient vitale avec cet effet de ciseaux : l’explosion de la demande en Asie et la fin de l'âge d’or en Russie.

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