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Fin de la ristourne sur le carburant : "Les consommateurs français ont été bien plus aidés" que leurs voisins européens, juge la CLCV

Le ministre de l'Economie a décidé de ne pas prolonger la remise à la pompe au delà du 31 décembre. Une aide plus ciblée devrait la remplacer. "Il ne faut pas que la cible soit trop petite", alerte cependant le président de l’association de défense des consommateurs.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une station-service dans la Loire. (LOUISE THOMANN / RADIO FRANCE)

Bruno le Maire, le ministre de l’Economie, a annoncé jeudi 13 octobre sur RTL que la ristourne à la pompe mise en place par le gouvernement ne sera pas prolongée après le 31 décembre. Une décision que "comprend" François Carlier, délégué général de l’association de défense des consommateurs CLCV. Il estime que "les consommateurs français ont été bien plus aidés que dans la plupart des pays européens" même si, constate-t-il, est toujours difficile de "faire sans la ristourne." 

franceinfo : Pas de prolongation pour la ristourne sur le carburant, c’est une annonce du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, qu’en pensez-vous ?

François Carlier : On peut comprendre que le ministre soit embêté. Quand les prix des carburants dépassaient les 2 euros le litre, la ristourne était nécessaire. Ensuite, il y a eu une décrue relative à partir du mois d’août. Donc la ristourne se justifiait moins. Mais on pouvait espérer que les prix se normalisent, peut-être à un prix plus élevé mais stable. Sauf que les prix repartent à la hausse, notamment avec l’hiver et l’augmentation des marges de raffinage qui sont à des niveaux stratosphériques. Je crains que le ministre doive envisager de nouveau une ristourne dans quelques semaines ou quelques mois.

Bruno Le Maire parle d’un dispositif ciblé en direction des automobilistes qui en ont le plus besoin. Est-ce une bonne idée ?

Un soutien pour tout le monde, c’est très sympa, mais ça coûte extrêmement cher à l’État. Et l’État, c’est nous et nos impôts. Donc cibler on peut le comprendre, mais il ne faut pas que la cible soit trop petite.

Aider uniquement les revenus les plus faibles n’est pas suffisant. On oublie une vaste classe moyenne très dépendante de la voiture, notamment en zone rurale et péri-rurale.

François Carlier

à franceinfo

Il me semble que le gouvernement a intégré cela. En revanche, ce qui va être compliqué, c’est de définir qui rentre dans ce dispositif et pourquoi. Le gouvernement devra alors assumer un calcul pas trop complexe. Il y a un juste milieu à trouver. Jusqu’ici, il faut reconnaître une volonté de soutien du gouvernement et que les consommateurs français ont été bien plus aidés que dans la plupart des pays européens. Mais avec un retour de la crise, on peut difficilement faire sans ristourne.

Le gouvernement dit aussi discuter avec TotalEnergies pour que le groupe continue sa propre ristourne. C’est une solution pour aider sans peser sur les finances publiques ?

Prolonger la ristourne TotalEnergies est un moyen d’évacuer la question de la taxe des superprofits. Là, je suis sceptique. D’autant que les Français vont rarement faire le plein chez Total. La plupart vont dans les stations-service de la grande distribution. TotalEnergies s’adresse plus à des professionnels qu’à des particuliers. A mon avis, c’est un sujet secondaire.

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