"Pour l'instant, la France n'est pas prête" à atteindre l'objectif d'une filière automobile 100% française, a estimé dimanche 16 octobre sur franceinfo Flavien Neuvy, économiste et directeur de l'observatoire Cételem pour les voitures. "Mais c'est un enjeu de souveraineté industrielle et de concurrence internationale, puisque les Chinois ont 15 ans d'avance sur nous", ajoute-t-il, alors qu'Emmanuel Macron a annoncé une série de mesures en faveur des voitures électriques dans le journal Les Echos, à la veille du lancement du Mondial de l'Auto à Paris.Le chef de l'Etat a notamment fixé comme objectif la production d'un million de véhicules électriques d'ici 2027 en France, deux millions d'ici 2030 et le passage au tout électrique en 2035.>>> La voiture électrique, écologique ? "Oui... mais"La voiture électrique reste plus chère qu'un véhicule thermique. L'enjeu de l'accessibilité de son prix est donc "majeur" selon Flavien Neuvy. "Sans le bonus écologique, qui augmentera de 1 000 euros l'an prochain pour les plus modestes, personne n'achèterait de voiture électrique",affirme l'économiste.Le bouclier tarifaire élargi aux bornes de rechargeLes plus modestes pourront aussi, à partir de 2024, commencer à bénéficier d’un système de "leasing" pour rouler dans une voiture électrique à raison de 100 euros par mois. "Cela prend un peu de temps parce que les voitures électriques sont beaucoup plus chères que les voitures thermiques et 100 euros par mois, c'est une équation difficile à résoudre", explique Flavien Neuvy. "Il faudra certainement que l'Etat apporte des aides financières supplémentaires et que le dispositif soit ciblé en particulier pour les personnes les plus modestes."En pleine crise des carburants, mais aussi en pleine envolée des prix de l’énergie, l'élargissement du bouclier tarifaire aux bornes publiques de recharge "va rassurer, à court terme, les consommateurs", assure par ailleurs Flavien Neuvy. Mais le spécialiste note tout de même "quelques incompréhensions" pour les automobilistes. "D'un côté, on parle de pénuries de carburants, de difficultés dans la production électrique et dans le même temps on veut plus de voitures électriques."