Emplois francs : "une solution intéressante" pour "les jeunes victimes du chômage"
Saïd Hammouche, dirigeant de Mozaïk RH, s'est réjoui de la mise en place des "emplois francs" par le gouvernement d'Emmanuel Macron : "On a décidé de cibler une population, les jeunes, victimes du chômage."
À Tourcoing (Nord), mardi 14 novembre, le président de la République, Emmanuel Macron a appelé à une "mobilisation nationale pour les villes et pour les quartiers" en promettant que "personne ne perdra le moindre crédit en 2018". Le chef de l'État souhaite mettre en place notamment les emplois francs, un dispositif qui accorde une prime aux entreprises qui recrute un habitant d'un quartier populaire.
Il s'agit d'"une solution intéressante" pour Saïd Hammouche, dirigeant de Mozaïk RH, un cabinet de recrutement spécialisé dans la promotion de la diversité, même s'il estime que cette mesure "a besoin d'être accompagnée". "On va anticiper et faire de la prévention en stimulant des entreprises et en excitant des candidats pour dynamiser une rencontre positive", a-t-il ajouté.
franceinfo : Avez-vous été convaincu par le discours d'Emmanuel Macron ?
Saïd Hammouche : C'est une démarche intéressante de pouvoir soutenir la promotion de la diversité et de ses talents qui sont dans les quartiers populaires. Ils ne sont pas connectés au marché de l'emploi, parce que le marché de l'emploi fonctionne par réseau, parce qu'ils sont victimes de discriminations (...) Les emplois francs peuvent être une solution intéressante. Ce que j'ai compris, c'est qu'on a décidé de cibler une population, les jeunes, victimes du chômage. On a entre 20 et 25% de chômage en fonction des territoires. Aujourd'hui, cela peut permettre de donner envie à des employeurs de s'intéresser à ces jeunes. Ces populations souhaitent rentrer dans le marché de l'emploi et il faut créer de la stimulation.
Cette proposition a déjà été faite par les précédents gouvernements, dont celui de François Hollande, pourquoi cette fois-ci, elle fonctionnerait ?
C'est une mesure qui a besoin d'être accompagnée. Il va falloir trouver les jeunes et trouver les entreprises. Qui va faire ce travail-là ? Comment ces entreprises vont-elle diversifier leur vivier de recrutement et s'intéresser un peu plus aux quartiers ? Il y a un travail d'accompagnement. On a aujourd'hui un message du gouvernement qui dit qu'il va aider les populations à valoriser leurs compétences et mettre en place une incitation financière. Cela porte le même nom que les emplois francs présentés par François Hollande, mais cela ne porte pas le même contenu. Dans la démarche du gouvernement précédent, on attendait que les jeunes aient subi le chômage pendant un an. Là, on ne va pas attendre un an. On va anticiper le problème, stimuler des entreprises, exciter des candidats pour dynamiser une rencontre positive.
Le "testing" pour pénaliser les entreprises discriminantes, est-il une bonne méthode ?
Quand je suis sur le périphérique et que je vais un peu vite, il y a un truc qui me rappelle à l'ordre, c'est le flash. Aujourd'hui, on a besoin de "flasher" des entreprises qui ne se comportent pas correctement dans les processus de recrutement. S'il y a des boîtes qui discriminent, il faut que ça se sache, pas pour tirer à vue mais pour qu'elles puissent prendre conscience du dysfonctionnement des différents processus de recrutement, et qu'on puisse mettre en place des mesures correctives. Nous avons mis en place une fondation Mozaïk qui donne de la visibilité à des entreprises qui s'intéressent à la diversité et qui recrutent. On a lancé l'an dernier le Top 10 des recruteurs de la diversité, qu'on renouvelle le 27 novembre. Il y a des talents dans les quartiers populaires, il faut aller les chercher, ces talents.
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