Une salariée licenciée pour avoir trop consulté Facebook
Pour valider le licenciement de cette chargée de recrutement, les juges ont retenu "les connexions très fréquentes, durant les heures de travail, à des sites communautaires".
Elle consultait son compte Facebook depuis son lieu de travail, à de nombreuses reprises. Une chargée de recrutement dans une agence d'intérim d'Anglet (Pyrénées-Atlantiques) a été licenciée pour ce motif par son entreprise. Elle a saisi les prud'hommes de Bayonne pour contester cette décision, mais la cour d'appel de Pau a définitivement validé le licenciement au début de l'été, rapporte le quotidien régional Sud-Ouest, jeudi 5 septembre.
Pour les juges, "les connexions très fréquentes, durant les heures de travail, à des sites communautaires tels que Facebook", justifient le licenciement. L'usage quotidien de la boîte mail personnelle Hotmail est également cité, tout comme la fréquentation assidue d'un site de commercialisation de dessous féminins. "La dame faisait quelques extras et s'adonnait à la vente par correspondance de lingerie depuis son lieu de travail", précise Sud-Ouest.
Que lui est-il précisément reproché ?
"Certes, ma cliente se connectait régulièrement sur des sites personnels, mais ça ne dépassait pas, à chaque fois, quelques minutes. Ce n'était pas pire qu'une pause cigarette !", argue l'avocate de la salariée, Anne-Marie Mendiboure.
"Ce qui lui était reproché et qui a été sanctionné, ce n'est pas le simple fait de se connecter une fois de temps en temps à Facebook ou à ces autres sites - encore heureux, on n'en est pas là ! - mais d'en avoir abusé à des moments où elle était payée pour d'autres tâches qu'elle n'accomplissait pas", explique Eric Bourdeau, l'avocat de l'agence d'intérim. Pour appuyer ses dires, l'entreprise a fourni l'historique des connexions, mais aussi les fichiers du PC et une série de photos personnelles utilisées par la salariée pour alimenter ses profils sur les réseaux sociaux.
Finalement, dans leur arrêt rendu le 13 juin, les juges reconnaissent que "les connexions quasi quotidiennes, à plusieurs reprises dans la journée, durant les heures de travail (...), démontrent que [la salariée], durant ces périodes, ne pouvait se livrer à son travail au sein de l'agence".
Quels sont les précédents ?
A Orléans (Loiret), un agent de bureau d'études a été valablement licencié pour avoir envoyé des courriels personnels depuis sa messagerie professionnelle. La cour d'appel a confirmé un jugement des prud'hommes de Blois fin janvier, a révélé le 16 février La République du Centre. Le salarié, qui travaillait dans une société établie à Vendôme (Loir-et-Cher), avait été licencié en 2008, après avoir envoyé depuis sa messagerie d'entreprise, sur son lieu de travail, sept courriels grivois à des collègues, et une douzaine d'autres au titre d'une société qu'il avait montée par ailleurs.
A Limay (Yvelines), un homme de 25 ans a été licencié de l'usine France Plastiques Recyclage pour avoir utilisé son iPhone durant ses heures de travail, également en février, selon Le Parisien. Ses supérieurs l'accusaient d'avoir regardé, sur son téléphone personnel, la rencontre de Coupe de la Ligue PSG-Marseille du 31 octobre 2012.
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