Réforme du Code du travail : "Donner plus d'oxygène à l'entreprise, c'est obligatoirement créer de l'emploi"
Le président de Croissance Plus, Jean-Baptiste Danet, salue le projet de libéralisation du travail du gouvernement.
Le projet de loi d'habilitation autorisant le gouvernement à réformer par ordonnances le Code du travail est présenté, mercredi 28 juin, en Conseil des ministres. Cette loi fixe le champ d'application et la durée pendant laquelle le gouvernement peut prendre des ordonnances, sur l'accord d'entreprise, le contrat de chantier ou le changement de modalités du licenciement.
Il y aura des discussions pendant tout l'été entre les syndicats et le gouvernement. Les ordonnances seront envoyées au Conseil d'Etat fin août. Elles doivent être adoptées le 21 septembre en Conseil des ministres, tandis que la CGT lance un appel à la grève pour le 12 septembre. "Il faut sortir de ce dos à dos stérile, de cette lutte des classes", a réagi mercredi sur franceinfo, Jean-Baptiste Danet, président de Croissance Plus. "Il faut absolument libérer ce contrat de travail et donner l'opportunité de créer de l'emploi", a-t-il défendu.
franceinfo : Que pensez-vous du projet du gouvernement sur la libéralisation du travail ?
Jean-Baptiste Danet : Nous aimons ce que nous entendons. Ce qui a été annoncé semble devoir être réalisé rapidement. Plus on attend, plus il y a danger sur l'emploi. La principale préoccupation de l'entrepreneur, c'est de créer de l'emploi et de partager la croissance. A l'intérieur de ces textes, il y a des mesures extrêmement pragmatiques qui vont dans le sens de la libéralisation du contrat à durée indéterminée. Libérer ce contrat, donner plus d'oxygène à l'entreprise et aux entrepreneurs, c'est obligatoirement créer de l'emploi.
Le contrat de chantier, est-ce un type de contrat qui pourrait vous inciter à embaucher ?
Le 'contrat de chantier' ou 'contrat de projet', c'est quelque chose qui était dans notre programme, à Croissance Plus, sous un autre nom. Nous appelions cela le "CDI agile". Il y a dans ce contrat cette idée de clause, de pari commun. C'est un contrat d'objectif, d'initiative, si on arrive à bien définir la période, les objectifs, mesurables et atteignables. Ce que nous proposons nous, c'est une période qui va de 24 à 36 mois. Nous pensons que ça peut créer beaucoup d'emplois. Quand on regarde la réalité, les différentes formes de chômage en France, c'est extrêmement important de trouver des mesures pragmatiques qui viennent du terrain, pour solutionner ce problème d'emploi.
Avez-vous une ligne rouge, un sujet sur lequel vous ne céderez pas ?
Il y a un point qui va être très important, le plafonnement des indemnités prud'homales, c'est une mesure que nous réclamons depuis longtemps. La condamnation prud'homale est une espèce de loterie qui tombe sur l'entreprise sans considération aucune de ses moyens financiers. Là, où nous serons très vigilants, c'est le plancher. Le plancher pour nous doit être l'indemnité légale de licenciements et pas au-dessus. Cette initiative a été retoquée une fois. Nous souhaiterions qu'elle passe enfin.
Il faut sortir de ce dos à dos stérile, de cette lutte des classes. Il faut absolument libérer ce contrat de travail et donner l'opportunité de créer de l'emploi. On attend maintenant le texte et on va suivre avec énormément d'attention toutes ces négociations. Sur une échelle de 1 à 10, je pense que le gouvernement ne reculera pas devant l'essentiel de cette loi Travail. Nous avons le sentiment que le gouvernement est à l'écoute et prêt à installer durablement dans le pays, des mesures pragmatiques qui favoriseraient la souplesse de l'emploi pour les chefs d'entreprise.
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