: Vidéo Médecines alternatives : quand Pôle Emploi propose des formations contestées
"Envoyé spécial" s'intéresse le 20 février 2020 aux médecines dites "alternatives". Près de 400 seraient référencées sur le territoire français, dont la plupart ne sont pas encadrées. Certaines sont très contestées, comme l'Access Bars, conçue par un proche de la Scientologie. Pourtant, près de 10 000 formations au "bien-être" sont proposées par... Pôle Emploi.
Des formations au reiki (une technique consistant à transmettre de l'énergie en posant ses paumes sur le corps du patient), au magnétisme thérapeutique ou autre médecine alternative... financées par Pôle Emploi ? Ces formations figurent en effet au catalogue de l'agence. Accessibles aux chômeurs, elles sont donc financées, en totalité ou en partie, par de l'argent public.
Toutes les demandes ne sont pas systématiquement acceptées, mais plusieurs responsables de centres de formation l'ont confirmé à la journaliste Elisa Jadot : ils ont des stagiaires Pôle Emploi en hypnose ou en lithothérapie (soin par l'énergie des pierres). Certains ont reçu un accord à hauteur de plusieurs milliers d'euros. Cet argent leur est versé par l'agence publique au titre de l'enseignement dispensé à des chômeurs. Pour de nombreux organismes de formation, ce type de financement est une véritable aubaine.
Des stagiaires Pôle Emploi en hypnose, en lithothérapie... et même en Access Bars
Pourquoi ces formations à ces médecines alternatives, très peu encadrées, sont-elles financées par de l'argent public ? La directrice adjointe de Pôle Emploi, en charge de ce dossier, a accepté de répondre aux questions d'"Envoyé spécial". Pour elle, ces formations, très peu nombreuses, respectent les critères réglementaires de sécurité ou de qualification. Elles sont donc légales.
Mais comment l'agence publique peut-elle crédibiliser, en l'inscrivant à son catalogue de formations, une méthode soupçonnée de dérives sectaires telle que l'Access Bars, créée par un proche de l'Eglise de scientologie ? La directrice adjointe dit ne pas être "informée de la corrélation entre les deux", mais promet d'"en référer aux services de l'Etat pour la faire retirer". L'Access Bars fait pourtant l'objet de nombreux signalements auprès de la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.
Extrait de "Médecines alternatives : bons plans ou charlatans ?", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 20 février 2020.
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