: Vidéo 1 800 emplois créés chez IBM en France, une annonce en trompe l'œil
Lors du sommet "Tech for Good" qui réunissait à l’Elysée les grands patrons des entreprises du numérique, la patronne d’IBM, Virginia Rometty, a promis la création de 1 800 emplois en France. Serait-ce un coup de com' ? En tous cas, l’annonce éclipse une autre réalité de l’entreprise.
IBM en France, c’est une entreprise du numérique. Elle conçoit des systèmes informatiques et conseille les entreprises.
Marc Grimault est délégué syndical CGT chez IBM France. Nous lui avons remontré l’annonce de sa patronne : "Je me dis que c’est de la com'. C’est de la com' IBM”
S’il n’a pas éclaté de joie à ces 1 800 créations d’emplois, c’est que depuis cinq ans et pour les années à venir, ce sont plutôt des suppressions de postes qu’il compte : "En 2012, on était 9 546 salariés. En 2017, on était plus que 6 726. Au total : 2 820 postes supprimés. Et là, on sait que par le plan prévisionnel triennal, il va y avoir de 900 à 1900 postes supprimés d’ici fin 2020."
Convention collective moins avantageuse
Alors, ces 1 800 postes annoncés par la présidente, où seront-ils créés ? Aujourd’hui, il y a IBM France, l’entreprise historique. Ses effectifs baissent. Et il y a les filiales qui recrutent. C’est là que pourraient être créés les emplois. Pourquoi ? Selon les syndicats, ce serait entre autre une histoire de convention collective. Chez IBM France, c’est celle, ancienne, de la métallurgie qui prévaut. Dans les filliales, c’en est une plus récente, qui s’applique : Syntec.
Cette dernière serait moins avantageuse pour les salariés, moins coûteuse pour l’entreprise, comme l'explique Pierry Poquet, délégué UNSA chez IBM : "La grosse différence entre les Syntec et la métallurgie, c’est les minimas salariaux qui sont plus bas en Syntec qu'ils ne le sont dans la metallurgie. Plus, le fait que la moyenne d'âge est plus jeune dans les filiales donc les salaires sont nécessairement moins élévés..."
Contacté, l’entreprise confirme la création de 1800 postes. La direction reconnait néanmoins, qu’avec ces nouveaux emplois, IBM aura en France le même nombre d’employés …. qu’en 2012.
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