Nokia : "Il faut que l’État dise qu’il n’est pas question de supprimer des emplois", insiste le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez
Le secrétaire général de la CGT réclame des "signaux forts".
"Il faut que l’État dise qu’il n’est pas question de supprimer des emplois", insiste le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez mardi 23 juin sur France Inter, au lendemain de l’annonce d’un plan de suppression de 1 233 postes dans deux usines Nokia en France, à Lannion et Paris-Saclay.
"Il faut garder ces emplois en France, martèle le représentant syndical. Je rappelle que ce sont des engagements du gouvernement, du ministre de l’Économie l'époque qui s'appelait Emmanuel Macron, au moment du rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia".
Nokia touche des aides publiques avec le crédit impôt recherche, le CICE, donc, l'État doit intervenir.
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGTà France Inter
Philippe Martinez va rencontrer le président de la République Emmanuel Macron avec tous les partenaires sociaux, mercredi 24 juin après-midi. "J'ai entendu le président de la République, le ministre de l'Économie, dire qu’il faut relocaliser, il faut recréer des emplois à haute valeur ajoutée en France", explique Philippe Martinez, rappelant que les postes qui seront supprimés sont "quand même de la R&D, recherche et développement". Pour lui, "il faut des signaux forts" et un "État stratège" qui maintienne ces emplois, d’autant que "le secteur des télécoms est un secteur qui n'a pas souffert de cette période du confinement. C’est l’avenir, la 5G, y compris pour équiper l'ensemble du territoire".
"Arrêter de vendre nos bijoux de famille"
Le secrétaire général de la CGT veut "éviter le dumping social" et faire respecter les règles de l’Organisation internationale du travail (OIT). Pour lui, "il faut un vaste plan d’investissements pour développer l’emploi et non pas le supprimer" et ce serait une "erreur" de continuer à "vendre nos bijoux de famille à des entreprises qui cherchent d'abord à récupérer un marché plutôt que d'avoir un plan stratégique. C'est valable pour Nokia, mais c'est valable pour des tas d'entreprises en France".
Concernant les éventuelles 8 000 à 10 000 suppressions de postes à Air France, Philippe Martinez propose plutôt de "réduire le temps de travail" et "un plan général de mobilité dans notre pays, revoir les lignes aériennes, ne pas les supprimer toutes mais voir comment ont conjugue l’avion et le train, mais en même temps mettre en place des mesures sociales. Diminuer le temps de travail, c’est permettre de créer des emplois. À chaque fois qu’on a diminué le temps de travail, on a créé des emplois".
"Il faut travailler moins pour travailler tous"
À la phrase d’Emmanuel Macron "il va falloir travailler plus et produire plus", le syndicaliste répond "il faut travailler moins pour travailler tous et produire autrement. C’est l’occasion ou jamais de travailler à produire différemment, de revoir les circuits courts, de relocaliser. La planète est en danger et il y a besoin aussi de regarder la production". Philippe Martinez demande aussi "un accord sur le télétravail" pour encadrer la pratique.
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