Montebourg dément vouloir nationaliser le site savoyard de Rio Tinto
Dix jours après le couac gouvernemental sur Florange, "Le Monde" affirme que le ministère utiliserait cette "arme de dissuasion massive" dans les négociations en cours avec le groupe anglo-australien.
PLANS SOCIAUX - Pas de "Florange bis" pour Arnaud Montebourg. Il a "démenti", mercredi 12 décembre, que la nationalisation de l'usine d'aluminium Rio Tinto Alcan (RTA) de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), menacée de fermeture, soit étudiée par Bercy dans le cadre de la négociation avec le propriétaire du site, comme l'affirme Le Monde dans son édition datée de jeudi.
D'après le quotidien, le cabinet du ministre du Redressement productif "utiliserait à nouveau cette 'arme de dissuasion massive'" dans les négociations en cours avec RTA, "afin de l'obliger à céder dans des conditions acceptables" son usine savoyarde, qui emploie 400 salariés.
Dans un communiqué, le ministère rappelle qu'il a engagé "une discussion stratégique avec Rio Tinto Alcan sur l'avenir de la filière aluminium en France, au moment où ce groupe a entamé un processus de cession de son usine de Saint-Jean-de-Maurienne". Il souligne qu'il sera "attentif à la qualité des projets de reprise, tant sur les plans industriel, financier, qu'en termes d'emploi". Arnaud Montebourg évoquait les négociations il y a quelques jours sur France 3, rappellent nos confrères de France 3 Alpes.
Près de 150 emplois menacés
Depuis plusieurs mois, RTA négocie un nouveau contrat d'électricité avec EDF pour l'alimentation de son usine savoyarde, le contrat actuel arrivant à échéance au printemps 2014. La fabrication d'aluminium est particulièrement consommatrice d'électricité et le groupe anglo-australien a menacé de fermer l'usine s'il n'obtenait pas un prix satisfaisant et ne trouvait pas de repreneur.
Arnaud Montebourg avait annoncé en octobre que le Fonds stratégique d'investissement était impliqué dans la recherche d'une solution pour pérenniser l'activité industrielle à Saint-Jean-de-Maurienne, où Rio Tinto possède également un centre de recherche, et Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), autre site menacé de fermeture. Mi-octobre, le géant minier avait dit avoir reçu plusieurs marques d'intérêt de repreneurs et affirmé continuer les discussions avec EDF sur le contrat d'approvisionnement.
RTA a également annoncé, le 21 novembre lors d'un comité central d'entreprise, un plan de sauvegarde de l'emploi qui pourrait concerner 148 postes en France. Arnaud Montebourg avait jugé que ce plan n'était "pas acceptable en l'état". Le groupe canadien Alcan a racheté l'ex-fleuron français de l'aluminium Pechiney en 2003, avant d'être lui-même absorbé par Rio Tinto en 2007.
Un ArcelorMittal bis ?
L'option d'une nationalisation a été évoquée et défendue par Arnaud Montebourg dans le cadre de la négociation avec ArcelorMittal sur l'avenir du site sidérurgique de Florange.
Elle a finalement été écartée par Matignon il y a une dizaine de jours, une décision qui a mis au jour des divergences entre le ministre du Redressement productif et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui avait annoncé un accord avec le géant sidérurgique en indiquant qu'une nationalisation aurait été coûteuse et complexe.
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