Les ministres sur le pont en attendant la vague de plans sociaux
C'était une crainte diffuse, sourde, dans les dernières semaines de la campagne. Le climat social semblait apaisé, et certains parlaient déjà du calme avant la tempête. Aujourd'hui, la prédiction semble se réaliser, avec des suppressions de postes annoncées (ou simplement évoquées) à la chaîne.
Dernier en date, le plan de réorganisation d'Air France, présenté hier. Il ne donne aucun chiffre, mais évoque clairement un "sureffectif" . Un plan de départs volontaires pourrait suivre, on parle de 2.500 personnes concernées, sans compter le gel des embauches qui fera disparaître 800 emplois par an.
Dans la grande distribution, les syndicats s'attendent au total à 12.000 suppressions d'emplois. Le géant du secteur Carrefour pourrait par exemple détruire entre 3.000 et 5.000 postes. Les usines PSA d'Aulnay-sous-Bois et de Rennes sont elles directement menacées, en pleine crise du marché automobile. Crise aussi dans la téléphonie mobile, où 5.000 à 10.000 emplois sont menacés chez Orange, SFR et Bouygues Télécom.
Le gouvernement sur le terrain pour rassurer
Cette inquiétude, on la retrouve bien entendu chez les ministres de Jean-Marc Ayrault. Celui chargé du "Redressement productif" (un intitulé inédit), Arnaud Montebourg, est aujourd'hui en visite à Gémenos, dans l'usine Fralib occupée par les salariés. Depuis près de deux ans, ils se battent contre un plan de sauvegarde de l'emploi qui prévoit la fermeture du site. Arnaud Montebourg se rendra ensuite à la raffinerie LyondellBasell.
Le ministre délégué aux Transports, lui, s'est saisi du dossier Air France. Il s'est entretenu avec le PDG de la compagnie aérienne pour lui dire son inquiétude. Il faut "écarter tout plan prévoyant des départs non volontaires" , affirme Frédéric Cuvillier.
Reste maintenant à trouver des solutions concrètes pour lutter contre une possible cascade de plans sociaux. Lundi dernier, Benoît Hamon, ministre délégué chargé de l'Économie sociale et solidaire, voulait "donner davantage d'instruments, de moyens aux salariés pour faire face à des plans sociaux" . "La France a perdu 450.000 emplois industriels parce qu'on les a laissés partir" , regrette-t-il. Des paroles qui font écho à celles du candidat François Hollande, qui promettait fin avril qu'il ne "laisserait pas faire" un "cortège de plans sociaux" .
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