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GM&S : "Bousiller une entreprise de 277 personnes en n'en reprenant que 120 c'est simplement un massacre des salariés"

Yann Augras, représentant syndical CGT, regrette que GMD ne reprenne que 120 salariés sur les 277 présents sur le site GM&S à La Souterraine (Creuse). L'avenir du sous-traitant automobile a été scellé jeudi.

Article rédigé par franceinfo
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  (THIERRY ZOCCOLAN / AFP)

"Ce n'est pas une surprise, ce n'est pas un soulagement non plus", a réagi, jeudi 7 septembre sur franceinfo, Yann Augras. Le représentant syndical CGT n'est pas satisfait par l'annonce de la reprise du site du sous-traitant automobile GM&S de La Souterraine, en Creuse, par l'équipementier GMD prononcée par le tribunal de commerce de Poitiers.

"Bousiller une entreprise de 277 personnes en n'en reprenant que 120 c'est simplement un massacre des salariés", a regretté Yann Augras. Le délégué syndical parle de "mépris de l'être humain comme jamais il n'y a eu sur ce bassin d'emplois". Il appuie son raisonnement sur l'étude commandée par Alain Martineau, PDG de GMD. Elle montre qu'il faut "165 salariés minimum pour que l'entreprise reparte correctement", a rappelé Yann Augras.

On sait très bien que garder 120 salariés pour faire 23 millions d'euros de chiffre d'affaires sur ce site, ce sera infaisable

Yann Augras
délégué syndical

à franceinfo

"D'un côté, il fait faire une enquête où on dit 165 repris et de l'autre côté, il n'en reprend que 120. Qu'est-ce que c'est que ce foutage de gueule ?", s'est agacé Yann Augras, avant de reprendre : "On attend que beaucoup plus de salariés soient repris. On pense que cette usine peut tourner sans problème avec 180 voire 200 salariés. Il suffit que les constructeurs [PSA et Renault] remettent un petit plus de charge. On sait qu'il y encore du délestage qui peut être récupéré."

Une centaine des salariés de GM&S ont passé la nuit de mercredi à jeudi devant l'usine PSA de Sept-Fons (Allier), le groupe automobile étant, avec Renault, l'un de ses principaux clients. D'autres actions ont également été menées ces derniers jours. "Ce n'est pas la fin et ça ne sera jamais la fin avec nous", a prévenu Yann Augras. "Monsieur Martineau a intérêt à se mettre autour de la table et qu'on discute d'une vision plus industrielle", a lancé le délégué syndical CGT.

Réunis en Assemblée générale, les salariés et syndicats vont décider des actions qu'ils vont mener la semaine prochaine. "Dès demain on se retrouve tous à l'usine", a indiqué Yann Augras.

Les salariés ont attendu "des choses du gouvernement", selon Yann Augras, "sauf qu'on a compris que le gouvernement avait bien changé. On a été très chaleureusement accueillis par les CRS à Poissy. On s'est fait rentrer dans la gueule. C'est comme ça. On voit bien que monsieur Macron n'est pas du côté des salariés. Tout le monde l'a bien compris", a jugé le délégué syndical.

Le site de La Souterraine dans la Creuse a été placé en liquidation fin juin. Les syndicats demandent la reprise de plus de salariés et 75 000 euros d'indemnité extra-légale par salarié licencié. Le sous-traitant automobile GM&S est le deuxième employeur privé de la Creuse. Il a compté jusqu'à 600 salariés dans le département, dans les années 1990.

"D'un côté, il fait faire une enquête où on dit 165 repris et de l'autre côté, il n'en reprend que 120. Qu'est-ce que c'est que ce foutage de gueule ?", Yann Augras

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