Carrefour : les syndicats lancent la riposte en ordre dispersé
La riposte au plan annoncé par Carrefour commence lundi avec un rassemblement de la CGT à Montreuil (Seine-Saint-Denis). D'autres actions prévues dans les jours qui viennent montrent que les syndicats ne sont pas sur la même longueur d'onde.
Près de deux semaines après l'annonce du plan de transformation par Carrefour, les syndicats du groupe organisent la riposte. La CGT ouvre le bal, en appelant à un rassemblement, lundi 5 février, devant l'hypermarché de Montreuil, près de Paris. La CFDT prévoit une action le 15 février, place d'Italie, à Paris. Entre-temps, FO compte mobiliser jeudi, devant le siège de Massy (Essonne).
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La CGT est particulièrement remontée face au plan annoncé par Carrefour. Pour le délégué de groupe, Philippe Allard, le combat est très simple : "On veut se battre pour qu’il n’y ait pas de suppressions d’emplois." Le représentant de la CGT a fait ses calculs : "2 400 [suppressions d'emplois] sont annoncées dans les sièges, l’administratif, via un plan de départs volontaires. Il y a surtout la fermeture de 273 magasins de proximité." Philippe Allard estime qu'avec ces deux dossiers, presque 5 000 emplois sont concernés par les projets de la direction du groupe. Dans ce contexte, le délégué CGT dit regretter le positionnement des autres centrales.
Malheureusement, la CGT est le seul syndicat qui ne souhaite pas de suppressions d’emplois, les autres souhaitent les accompagner avec un plan de départs volontaires.
Philippe Allard, délégué CGT chez Carrefourà franceinfo
L'accusation est notamment réfutée par la CFDT, qui met en avant son pragmatisme. Le délégué syndical du groupe, Sylvain Massé, rappelle une action récente. "Le 23 janvier, on était en grève dans un magasin du groupe à Château-Thierry (Aisne) qui va passer en location gérance. Donc on n’est pas résignés", déclare-t-il, promettant "d’autres actions assez spectaculaires dans les jours qui viennent".
Y a-t-il une nécessité de négocier avec l’entreprise ? Toujours. On ne peut pas laisser des salariés sur le bord de la route. La décision d’entreprise est manifestement très ferme.
Sylvain Massé, délégué CFDT chez Carrefourà franceinfo
Et la CFDT ne désespère pas de réussir à mettre sur pied une intersyndicale, peut-être le mois prochain, afin de peser sur de futures négociations. Pour l'instant, si les syndicats ont été reçus par la direction et au ministère du Travail, les rendez-vous se sont étalés en ordre dispersé et sans l’obtention d'avancées.
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