: Vidéo Le microtravail, aubaine financière ou pratique peu vertueuse ?
Le microtravail est un système de travail à la tâche disponible sur Internet. Pour Pauline Barraud de Lagerie, cette pratique est moins bénéfique qu'elle ne le laisse entendre.
Identifier une voiture sur une photo, transcrire un texte à partir d'une image, catégoriser un produit sur un site d'e-commerce… Ces missions simples sont rémunérées 3 centimes d'euro chacune. En France, ils seraient jusqu'à 25 000 individus à toucher ces sommes modiques en échange d'un microtravail réalisable en quelques secondes. Pour devenir un "travailleur du clic", il suffit de naviguer sur une des 20 plateformes disponibles et d'y consacrer une partie de son temps libre. "On est vraiment dans une optique d'optimisation monétaire du temps des gens", explique Pauline Barraud de Lagerie, maîtresse de conférences en sociologie.
Les travers du microtravail
Malheureusement, le microtravail est moins fructueux qu'il ne le laisse paraître. Les revenus générés par ces petites missions sont en deçà des minimums légaux et ne pourraient pas constituer un revenu décent, quelques dizaines d'euros par mois tout au plus. Aussi, les employés ne bénéficient d'aucun encadrement légal, ni d'aucune protection. Pour Pauline Barraud de Lagerie, ce type de travail marque le retour du "paiement à la pièce" tel qu'il était pratiqué au début du 19ème siècle.
On considère que 22 % des microtravailleurs vivent sous le seuil de pauvreté.
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