: Vidéo "Aujourd'hui, les cuisiniers sont les patrons, nous allons dans la salle", disait le chef Paul Bocuse disparu il y a un an

Le 20  janvier 2018, il y a un an jour pour jour, s’est éteint le chef cuisinier Paul Bocuse dans son auberge, à Collonges-au-Mont-d’Or, près de Lyon, à l'âge de 91 ans. Il a obtenu sa première étoile au Guide Michelin en 1958, le titre de Meilleur Ouvrier de France en 1961 suivi d’une deuxième étoile en 1962 et d’une troisième en 1965. En seulement sept ans, il est au sommet.

A 45 ans, le chef a tout conquis et son métier lui a tout apporté. Il va alors lui donner ses lettres de noblesse et restaurer la fierté du cuisinier. L’émission "Apostrophe", présentée par Bernard Pivot sur Antenne 2 et consacrée à la Nouvelle Cuisine, va offrir ce soir de 1976 une tribune inattendue à celui qui a souffert de voir les chefs confinés dans les cuisines.

"Avant, un cuisinier était un domestique"

"Je pense que la Nouvelle Cuisine française aujourd’hui est un état d’esprit. Maintenant, la cuisine appartient aux cuisiniers, affirme 'Monsieur Paul'. C’est-à-dire que les cuisiniers sont propriétaires de leur affaire, à part quelques rares exceptions. Et quand ils sont cuisiniers dans une grande maison, ils sont souvent associés au patron. La cuisine aujourd’hui nous appartient, ce qui n'était pas le cas il y a cinquante ou soixante ans."

"Avant, un cuisinier était un domestique, rappelle-t-il. Aujourd’hui, nous sommes les patrons, les relations publiques, et nous allons dans la salle. On fait notre cuisine comme on la pense et nous ne sommes plus dirigés par quelqu’un." Pour le magazine "13h15 le dimanche" (replay), Bernard Pivot souligne que "Paul a encouragé les chefs à s’émanciper dans les médias, à prendre l’avion pour aller de l’autre côté de la Terre, à créer leurs propres recettes… Il leur a dit : ’Soyez libres, soyez vous-mêmes !’".