"Parfois, on ne mange pas" : les étudiants réclament le repas à un euro pour tous dans les restos U, rejeté par l'Assemblée nationale
À la mi-journée, jeudi 9 février, le restaurant universitaire et les cafétérias du campus de Saint-Denis en région parisienne, sont noirs de monde. "Le repas à un euro parfois, c'est mon seul repas de la journée, pour moi, c'est super important." Amandine bénéficie de la mesure des repas universitaires à un euro. Une aubaine pour cette étudiante en ergonomie, car son budget nourriture est très serré. "Il y a des produits que je n'ai plus mangés depuis que je suis à Paris. Je ne mange, par exemple plus de viande, car c'est trop cher." Ces repas permettent donc à Amandine de pouvoir continuer à s'alimenter sans se priver.
Pour tous, ce repas à un euro est une vraie chance. "Les repas sont équilibrés même si en soit ce n'est pas super bon, note Anne-Florence également boursière. "C'est primordial, ça me permet d'avoir un certain pouvoir d'achat renchérit Axel étudiant boursier.
"Cet argent que j'économise me permet de participer aux sorties avec les amis et de faire des allers-retours pour aller voir ma famille qui n'habite pas à Paris. C'est très important pour moi."
Axel, étudiantà franceinfo
En 2022, 19 millions de repas à tarif réduit ont été distribués selon le ministère de l'Enseignement supérieur. Aujourd'hui dans les restaurants universitaires, seuls les boursiers et jeunes précaires peuvent manger pour un euro, pour les autres la formule de base, c'est 3,30 euros. Cet après-midi, l'Assemblée nationale a rejeté la proposition des socialistes du "repas à un euro pour tous les étudiants". Une mesure qui coûterait entre 60 et 90 millions d'euros par an, selon les socialistes, mais la majorité présidentielle s'y est opposée.
Les étudiants votent "oui" aux repas à un euro
Dans les réfectoires, les étudiants eux sont pour cette mesure. Pour Héloïse et Emma, deux étudiantes non-boursières en première année de psychologie, les déjeuners à la fac restent trop chers. "Parfois, on ne mange pas ! Je ne mange que si j'ai très faim", soupire Héloïse. Emma rajoute : "Moi parfois, je prends juste un petit gâteau à un euro."
Face à des prix trop importants, beaucoup se tournent désormais vers les distributions alimentaires gratuites. Une centaine de jeunes font la queue, cabas à la main. " Je ne suis pas dans les plus démunis, mais forcément, ça aide. J'y vais toutes les deux semaines à peu près", explique Ivy. L'étudiant en master de géographie n'est plus boursier depuis l'an dernier. Si ses parents l'aident un peu et avec un petit boulot à côté, il a du mal financièrement. "J'aimerais pouvoir profiter des repas à un euro, ça me soulagerait." Mais élargir le dispositif à l'ensemble des étudiants n'est donc pas d'actualité. Le ministère de l'Enseignement supérieur préfère cibler les mesures d'aide et rappelle qu'une refonte du système des bourses est en projet.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.