Les assureurs "peuvent encore faire un petit effort pour soutenir l'économie" en gelant les primes d'assurance, estime le collectif Restons ouverts
Stéphane Manigold, co-fondateur et porte-parole du collectif 'Restons ouverts', félicite le ministre de l'Economie qui est "aux côtés" des restaurants lorsqu'il demande le gel des cotisations pour le secteur.
Les assureurs "peuvent encore faire un petit effort pour soutenir l'économie" en gelant les primes d'assurance, estime sur franceinfo Stéphane Manigold, co-fondateur et porte-parole du collectif 'Restons ouverts'. Il félicite le ministre de l'Economie qui est "aux cotés" des restaurants lorsqu'il demande le gel des cotisations pour le secteur. Bruno Le Maire a posé un véritable ultimatum : si les primes d'assurance ne sont pas gelées, le gouvernement soutiendra un amendement du Sénat demandant une contribution exceptionnelle aux assureurs.
franceinfo : Bruno Le Maire a-t-il raison de poser cet ultimatum ?
Stéphane Manigold : Bruno Le Maire est dans une séquence protectrice pour nos entreprises. Il est à nos côtés, on le voit. Il a mis les aides à 200 000 euros puisque nous restons fermés. Et puis là, il demande aux assureurs de geler les cotisations pour 2021 à minima. Là on est dans une situation où il nous protège. C'est vrai que le secteur souffre terriblement et il n'y a pas de raison que les banques ou les assureurs ne participent pas à cet effort de guerre. On le voit, nous, nos cotisations sont calées sur le chiffre d'affaires. Le chiffre d'affaires, il n'y en a pas eu pendant près de six mois, on ne nous a pas remboursé ces six mois qu'on aurait trop payé puisque nous étions fermés. Donc oui, on ne peut que soutenir cette prise de position forte. Honnêtement, je n'aurais pas imaginé cette prise de position de la part de Bruno Le Maire, ministre de l'Economie. S'il a prise c'est qu'il a vérifié auprès de l'ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) que c'était évidemment possible, que les fonds propres des assureurs le permettaient. Bravo !
Est-ce que vous pensez que les assureurs vont suivre ?
Il leur donne un ultimatum. S'ils ne suivent pas, il a la majorité à l'Assemblée nationale aujourd'hui, et je ne doute pas que le Sénat suive demain sur une initiative qui redonne du pouvoir d'achat à l'ensemble des entreprises. Donc oui, je pense qu'ils vont suivre. Pour être franc, le mieux, c'est le dialogue. Moi, je ne suis pas forcément pour la contrainte. Je trouve que les parties de bonne foi doivent se mettre d'accord. Ce serait une bonne nouvelle qu'il y ait un consensus qui soit mis en place pour aller dans le sens de cette demande. Cette profession souffre terriblement. Et quand bien même nous ouvrons, nous allons passer encore des périodes difficiles puisque nous ne retrouverons pas des chiffres d'affaires à taux plein tel que nous l'avons connu auparavant.
Les assurances ont déjà déployé des mesures de soutien : près de 4 milliards d'euros de mesures individuelles et collectives, 400 millions d'euros au Fonds publics de soutien aux PME, 1 milliard de programmes d'investissement. Cela ne suffit pas ?
Il faut à un moment que quelqu'un puisse avoir le sentiment d'avoir perçu quelque chose. Ce n'est pas le cas autour de moi, mis à part des gestes locaux qui ont été faits par des assureurs. Est-ce que c'est assez ? A l'évidence, non, parce que la crise est quand même violente. Les fonds propres des assureurs, c'est quand même 50 milliards. Je ne dis pas qu'il faut les mettre à terre, loin de là, on a besoin du système d'assurance fort. Mais quand ils ont 50 milliards de fonds propres et qu'ils mettent même pas 10% de moyen, ils peuvent encore faire un petit effort pour soutenir l'économie. Je discute aussi avec les assureurs, ils sont dans cette dynamique de vouloir soutenir. Il y a un dialogue. Moi, je suis convaincu que le ministre de l'Economie n'aura pas besoin de passer par la case 'application de son ultimatum' Je suis convaincu que les assureurs trouveront une solution, parce qu'il faut recréer l'unité du pays, et du lien et du dialogue (…) Il y a trop de bras de fer. Il faut qu'à un moment, les gens de bonne foi puissent faire les choses. Parlons nous, aidez-nous.
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