"Je n'ai pas les moyens de payer des gens pour contrôler l'extérieur" : À Paris, certains bars de nuit ont du mal à respecter les règles sanitaires
Depuis cet été dans la capitale, la Brigade de répression du proxénétisme s'assure du port du masque, de l'évacuation des fêtards avant 2h et de l'obligation pour les clients de rester assis. La danse est également interdite. Franceinfo a suivi une opération de contrôle.
"Pas de danse ?...Vous avez combien de places assises actuellement ?"... Jeudi 10 septembre au soir, le premier contrôle de la Brigade de répression du proxénétisme - chargée du respect du protocole sanitaire des 507 établissements de nuit parisiens - a lieu dans une discothèque de la capitale reconvertie en bar de nuit. Le policier de la BRP interroge la gérante. Tout est en règle. "De la restauration assise et du bar assis", constate-t-il satisfait. Le personnel est masqué.
L'opération de contrôle se poursuit quelques mètres plus loin, sur une péniche reconvertie elle aussi en bar. Dans la cale, personne sur la piste de danse. "C'est impeccable", commente le fonctionnaire de la BRP. Le patron confirme avoir évacué les derniers fêtards du bateau à 2h du matin comme le veut la loi.
"On devrait faire plus gaffe"
L'équipe de la BRP change ensuite de secteur en faisant irruption devant un bar du 9e arrondissement de la capitale. Avant même d'entrer dans l'établissement le policier remarque un problème : "Tout le monde est debout. Personne n'a de masque". Le gérant va passer un mauvais quart d'heure. "Que vous utilisiez votre terrasse, c'est bien, mais les gens doivent être assis", lui rappelle le policier de la BRP. "Nous, on surveille à l'intérieur, se défend le commerçant. Je n'ai pas les moyens de payer des gens pour contrôler l'extérieur ou alors je prends des vigiles." Tandis que le policier de la BRP patiente à côté pour laisser le temps au gérant de "remédier" au problème, les clients eux se ressaisissent : "On devrait faire plus gaffe. On devrait avoir nos masques quand on est si proches", admet l'un deux.
221 mises en demeure depuis l'été
Ce soir la brigade est indulgente. "On fait de la pédagogie, précise le commissaire Jean-Paul Mégret, chef de la BRP. "Mais la pédagogie, ça n'exclue pas que le lendemain matin le gérant soit dans les services du commissariat ou dans nos services pour qu'ils prennent les sanctions qui vont bien ou les rappels qui vont bien", rappelle-t-il. Preuve en est, 221 mises en demeure ont déjà été délivrées à Paris depuis le début de l'été et 15 établissements sanctionnés ont dû fermer leurs portes.
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