"Il n'y a pas d'urgence budgétaire" à faire cette réforme des retraites
Henri Sterdyniak, membre des Économistes atterrés et de l'OFCE, est l'invité du 23h de franceinfo samedi 18 janvier.
"Il y a quelques entreprises qui sont forcément beaucoup touchées par la grève contre la réforme des retraites, mais globalement l'effet est limité, de l'ordre d'un à deux milliards au 4e trimestre 2019 et d'un milliard au 1er trimestre 2020, soit 0,1% du PIB. Ce n'est pas négligeable, mais pas non plus un choc épouvantable", estime Henri Sterdyniak, membre des Économistes atterrés.
Le Medef annonce que 75% des chefs d'entreprise parisiens envisageraient de geler les embauches. "C'est de la propagande. Le patronat a tendance à exagérer le phénomène", juge l'économiste membre de l'Observatoire français des conjonctures économiques.
Un pas vers la retraite par capitalisation
Entre 800 et 850 millions de chiffre d'affaires auraient été perdus dans le secteur de l'hôtellerie/restauration. "C'est tout à fait vraisemblable", selon lui.
"Il n'y a pas d'urgence budgétaire" à faire cette réforme des retraites. "La réforme n'aura pas d'effet avant 2037", assure Henri Sterdyniak, expliquant que ce système à points est "la porte ouverte à un système par capitalisation parce qu'il est prévu que les 300 000 plus hauts salaires ne cotiseront plus à la répartition, mais ils auront un régime spécial, que dans la loi il y a des dispositifs qui incitent à la capitalisation avec des avantages fiscaux et des institutions financières pourront proposer de l'épargne retraite".
Enfin, la baisse du taux d'intérêt du Livret A a baissé à 0,5% "est le résultat de la pression des banques".
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