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Il manque "10 000 saisonniers" pour l'été sur la Côte d'Azur, selon l'Umih

La faute à "un déficit d'image énorme" et à "un problème générationnel", selon le vice-président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie Côte d'Azur Nice.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les jeunes ne veulent plus travailler dans la restauration (illustration). (SPEICH FRÉDÉRIC / MAXPPP)

Le secteur de l'hôtellerie et la restauration est confronté à un manque de main d'oeuvre pour l'été. "Il nous manque 10 000 saisonniers sur la Côte d'Azur", assure sur franceinfo Christophe Souques, vice-président de l'Umih Côte d'Azur Nice samedi 11 juin. Pourtant dans le même temps, l'activité a très bien repris, selon le responsable local de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie. La faute à "un déficit d'image énorme" et à "un problème générationnel", selon lui.

franceinfo : Pour quelle raison vos petites annonces ne trouvent-elles pas preneurs, d'après vous ?

Christophe Souques : On a réfléchi très tôt parce qu'effectivement, entre les deux périodes de Covid, quand on a eu un petit été de redémarrage, on était à peu près à 70 ou 80% de nos chiffres d'affaires. On a déjà vu qu'on était en déficit de salariés. On avait mis ça sur le dos du redémarrage, mais on n'avait pas compris la profondeur du problème. Là, avec un petit peu de recul, on s'aperçoit qu'on a un déficit d'image énorme sur notre profession. Je pense que les personnels qui travaillaient chez nous ont commencé à un peu réfléchir en étant plusieurs mois chez eux, en se disant peut-être qu'il existe des travaux peut être mieux rémunérés ou moins pénibles, moins fatigants.

Pourquoi avez-vous ce déficit d'image ?

Les gens perçoivent encore l'image de notre profession des années 1970-1980. On savait à quelle heure on commençait notre travail, mais on ne savait jamais trop à quelle heure on allait finir. Toutes les heures n'étaient pas forcément payées. On n'avait pas forcément deux jours de congés à l'époque. Mais ça a énormément évolué. On est rentré dans un système où il y a une vraie représentativité.

"On a quand même augmenté les grilles de salaires de 16,33%. Quelle est la profession aujourd'hui en France où vous avez une telle augmentation sur les salaires ?"

Christophe Souques, vice-président de l'Umih Côte d'Azur Nice

à franceinfo

On a signé des accords avec les Crous pour pouvoir loger l'été nos salariés saisonniers.

Et ça ne marche toujours pas, alors où est le problème ?

Je pense qu'il y a deux problèmes. Il y a celui qui ne fâche personne, celui du déficit d'image de la profession. Le sujet qui fâche, c'est que je pense qu'on a peut-être un problème générationnel. J'ai plus de 120 salariés aujourd'hui sur trois générations et 12 nationalités, je pense avoir sur ces 30 dernières années une image de l'évolution de la population qui travaille dans nos établissements.

"On a quand même une nouvelle génération qui est très centrée sur elle-même."

Christophe Souques

à franceinfo

Qui a un peu de mal à être "team player", à travailler en équipe. Les plus anciens sont revenus dans la profession après le Covid, ce sont les plus jeunes qu'on a du mal à récupérer, à remettre au travail. C'est pour ça que je parle d'un problème générationnel.

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