Covid-19 : dans le Cantal, certains restaurants sont ouverts aux ouvriers, un "moment de solidarité", selon l'Umih
Il s'agit d'ouvertures négociées avec les autorités qui correspondent à de la "restauration collective" pour des gens qui travaillent en extérieur. Mais l'Union des métiers et industries de l'hôtellerie s'oppose à ceux qui veulent ouvrir sans autorisation.
"C'était important d'ouvrir ces établissements", a affirmé lundi 1er février sur franceinfo Thierry Perbet, président de l'Union des métiers et industries de l'hôtellerie du Cantal, alors que certains restaurants dédiés à l'accueil d'ouvriers travaillant en extérieur vont pouvoir ouvrir à partir d'aujourd'hui en dépit de la crise du Covid-19. Une convention a été signée entre la préfecture et les syndicats et concerne une vingtaine de restaurants de ce département.
franceinfo : Cela concerne uniquement les personnes qui travaillent en extérieur ?
Thierry Perbet : Oui. À partir de midi, les ouvriers qui travaillent à l'extérieur, qui sont adhérents à une organisation professionnelle comme la Fédération française du bâtiment, la CAPEB, la CPME ou d'autres pourront venir une fois qu'ils ont signé une convention et qu'ils respectent un protocole. Aussi bien les salariés que l'entreprise doivent faire un effort au niveau du protocole. Nous avons renforcé le protocole d'accueil de ces ouvriers. Par exemple, ils ne peuvent pas prendre l'apéritif ou le café autour du comptoir ou d'un "mange debout". Il faut qu'ils soient servis assis. Il faut un mètre de distance l'un envers l'autre. Et bien sûr, le protocole traditionnel : le gel, se déplacer avec les masques et autres.
Ce sont les dérogations qui existent déjà pour les routiers, par exemple, qui vous ont inspiré ?
Tout à fait. Dans le Cantal, trois établissements sont ouverts pour les routiers.
"Le Cantal est un territoire où les gens qui travaillent dehors subissent les intempéries. On a eu pendant un mois de la neige, maintenant c'est de la pluie, du vent et c'est pour ça qu'il fallait y répondre."
Thierry Perbet, président de l'Union des métiers et industries de l'hôtellerie du Cantalà franceinfo
C'est un moment de solidarité par rapport à tous ces gens qui travaillent à l'extérieur. C'était important d'ouvrir ces établissements et on espère encore accentuer sur le département le nombre d'entreprises ouvertes.
Tous les autres restaurants partout en France sont fermés, ne savent pas quand ils vont rouvrir. Est ce qu'il a fallu batailler avec la préfecture pour trouver cet accord-là ?
Se battre, ce n'est pas le mot. Il y a eu des discussions et on a vraiment eu le soutien des [organismes] consulaires et des autres organisations professionnelles. Tout le monde défendait cette ouverture. Mais je rappelle que c'est une dérogation. Elle est à durée déterminée. C'est de la restauration collective et c'est provisoire. Je pense à tous mes collègues qui ne peuvent pas ouvrir et j'ai envie ce matin de mettre un coup de gueule à ceux qui vont ouvrir sans autorisation, qui font de la désobéissance. Quand j'ai vu les images à Nice [où un restaurateur avait ouvert le 27 janvier malgré l'interdiction], j'étais outré parce qu'on voyait bien qu'il n'y avait aucun protocole, aucun respect. Et ça, on ne peut pas se le permettre par les temps qui courent. Et puis, ça salit toute l'image d'une profession qui se remet en question par rapport aux gestes barrière. C'est vrai que c'est une profession qui a envie de travailler. Je suis le premier et tous mes collègues aussi. Psychologiquement, on n'est pas bien parce qu'on n'arrive pas à ouvrir. Notre personnel aussi attend. Mais la désobéissance, l'Umih est complètement contre. On doit protéger nos salariés, mais aussi nos clients.
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