Canicule : "On remplit 2000 sacs par jour", les fournisseurs de glaçons croulent sous les commandes

Avant-même d'entrer, mardi 19 juillet, dans la fabrique de glaçons, on comprend que la production est effrénée. Sur le portail de son établissement, à Asnières-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, Damien Friley, le gérant d'À Domicile Glaçons, a collé de petites affiches sur lesquelles est inscrit : rupture de stock.

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"Il n'y a pas de glaçons pour tout le monde, déplore-t-il. Tout Paris veut de la glace, et là il n'y a pas de glaçons." Le téléphone sonne sans cesse. L'homme décroche et fait au plus simple : "À Domicile Glaçons, bonjour... On est débordés, au revoir." C'était un restaurant du 8e arrondissement de Paris qui cherche de la glace depuis la veille, en vain. À peine Damien Friley a-t-il raccroché qu'une nouvelle sonnerie se fait entendre : en raison de la vague de chaleur qui touche l'hexagone, les appels s'enchaînent. "8h31, 8h33, 8h34, 9h04, 9h06, 9h14, 9h15, 9h32... énumère le gérant en regardant son historique d'appels. 

"J'ai eu reçu 300 coups de téléphone en quelques heures. On gère comme on peut : dès qu'on a un livreur dans le coin, on va prendre la commande et on va livrer. Mais là, on sature et on ne peut plus répondre à tous les appels."

Damien Friley

à franceinfo

Après avoir refusé plusieurs commandes, il accepte la demande de l'un de ses interlocuteurs : "C'est un des clients habituels, avec qui on travaille toute l'année. Ce sont des clients à qui on est obligé de vraiment répondre en priorité. On ne va pas les laisser en pleine période de canicule alors qu'ils nous appellent même l'hiver !"

20 à 30 tonnes de glaçons par jour

Pendant que trois livreurs sillonnent Paris et sa banlieue dans des camions frigorifiques pour livrer les précieux glaçons dans des restaurants, cafés et bars, à l'intérieur de la fabrique, les machines tournent à plein régime.

En ce moment elles recrachent entre 20 et 30 tonnes de glaçons par jour. Abdel rempli des grands sacs blancs en toile de ces petits carrés givrés. Chaque sac pèse 20 kg, vendu 20 euros. Il a l'habitude de les manier, mais il le reconnaît, il y a beaucoup plus de commandes depuis quelques jours : "On remplit 2000 sacs par jour."

"Depuis vingt ans, on n'a jamais travaillé comme ça", reconnaît Damien Friley, le gérant de l'entreprise. Il compte maintenant chercher de nouveaux locaux afin d'agrandir sa fabrique. Avec le réchauffement climatique et les canicules potentielles à venir dans le futur, mieux vaut anticiper les besoins, estime-t-il.