Airbnb devra donner la liste de ses locations : "L'idée c'est d'éviter qu'on ait des logements qui deviennent en réalité des hôtels clandestins", estime Ian Brossat
Selon l'adjoint à la mairie de Paris chargé du logement, "les contrôles effectués seront plus ciblés", "sur la base de cette liste de logements".
Les plateformes de location temporaire, comme Airbnb, pourront être contraintes par les communes de donner une fois par an la liste détaillée des logements loués par leur intermédiaire, selon un décret publié jeudi 31 octobre au Journal officiel. "L'idée, c'est d'éviter qu'on ait des logements qui deviennent en réalité des hôtels clandestins", a réagi sur franceinfo Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris chargé du logement, porte-parole du PCF.
Qu'est-ce que cela va changer ?
Ian Brossat : C'est une mesure qui nous permet d'avancer un peu dans le sens d'une transparence plus importante, donc c'est une bonne chose. Nous souhaitons savoir quels logements sont loués sur Airbnb pour, derrière, effectuer des contrôles qui nous permettent de savoir ce qui est légal ou pas.
Que voulez-vous éviter ?
L'idée c'est d'éviter qu'on ait des logements qui deviennent en réalité des hôtels clandestins, des logements qui perdent leur vocation initiale et qui sont loués à des touristes toute l'année. C'est un phénomène que nous avons malheureusement constaté et contre lequel nous luttons. Ce sera donc un outil supplémentaire contre cette dérive.
Est-ce que cela va simplifier les contrôles ?
Oui. Nous avons 30 contrôleurs aujourd'hui à la ville de Paris et nous allons pouvoir effectuer des contrôles qui seront plus ciblés, puisque nous pourrons les faire sur la base de cette liste de logements.
Le Sénat a adopté mercredi soir un amendement au projet de loi Engagement et Proximité, visant à permettre aux maires de "moduler" les durées autorisées de location des meublés de tourisme de type Airbnb. Est-ce une bonne chose ?
Je suis très favorable à cette mesure. Aujourd'hui, on a la possibilité de louer son logement sur Airbnb pendant 120 jours par an. C'est énorme, c'est trop, c'est quatre mois par an. Dans aucun pays du monde on a des législations aussi laxistes. La réalité, c'est que sur cette question-là comme sur beaucoup d'autres, le gouvernement mène une politique dictée par les lobbys et Airbnb, qui ne souhaitent pas qu'on abaisse ce seuil.
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