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Just Eat va licencier un tiers de ses livreurs salariés en France

La plateforme de livraison de repas va se restructurer et ne conserver ses livreurs en CDI que dans sept villes de France.

Article rédigé par franceinfo - Thomas Giraudeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Illustration d'un livreur Just Eat à Paris. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / via AFP)

Elle se présentait comme la plateforme de livraison de repas la plus éthique. Face à ses concurrents, Uber Eats et Deliveroo, qui font travailler des indépendants, Just Eat se vante depuis 2021 de salarier ses coursiers en France. La plateforme fait machine arrière et a annoncé mardi 12 avril un plan de sauvegarde de l’emploi. Elle veut se séparer d'un tiers de ses livreurs actuellement en CDI, près de 300 postes sont menacés faute d'avoir trouvé un modèle rentable.

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Just Eat a voulu grandir trop vite, résume Jérémy Graça, livreur depuis un an et demi pour la plateforme. Ce délégué Force ouvrière n’est pas surpris quand la direction lui a annoncé les suppressions de postes. "Après deux ou trois mois dans la capitale, ils ont voulu s'étendre dans 27 villes en France avant d'avoir fait leurs preuves à Paris, explique-t-il. En plus, sans avoir donné de locaux ou mettre les livreurs dans de bonnes conditions."

Les délais de livraisons explosent

Pourtant les conditions du salariat étaient proposées par Just Eat : arrêts maladie, congés payés, rémunération fixe, à l'heure et non pas à la course comme chez les concurrents Deliveroo ou Uber Eats. Attirés par ces avantages, beaucoup de jeunes deviennent livreurs pour Just Eat. Mais la plate-forme ne les garde pas à la fin de leur période d’essai. Certains sont licenciés, d'autres démissionnent. Avec moins de livreurs, les délais de livraison de repas ont explosé. “Il y avait des pertes de clients parce que les livraisons arrivaient avec une heure, deux heures, trois heures de retard", explique Jérémy Graça.

"Cela a conduit aussi à ce que des restaurateurs se retournent vers Uber et Deliveroo. C'est plus rentable de bosser pour eux parce qu'on n'a pas beaucoup de livraisons avec Just Eat et en plus quand elles arrivent, c'est avec beaucoup de retard."

Jérémy Graça, délégué Force ouvrière

à franceinfo

Just Eat ne compte garder des livreurs en CDI que dans sept villes, là où la plateforme réalise ses plus gros chiffres : Paris, Lyon, Marseille, Toulouse ou encore Lille.

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