: Info franceinfo Chlordécone : Louis Mermaz, ex-ministre de François Mitterrand, entendu par les juges en juillet 2021
Louis Mermaz, ancien ministre de l'Agriculture, a été auditionné en juillet 2021 dans le cadre de l'enquête sur l'empoisonnement au chlordécone des Antilles françaises.
L'ancien ministre de l'Agriculture Louis Mermaz a été auditionné le 22 juillet 2021 à la demande des juges d'instruction du pôle santé du tribunal judiciaire de Paris, a appris mardi 1er février franceinfo de source proche du dossier. Il a été entendu dans le cadre de l'enquête sur l'empoisonnement au chlordécone dans les Antilles françaises.
Au printemps 1992, Louis Mermaz avait signé en tant que ministre une dérogation autorisant la poursuite de l'emploi du chlordécone en Guadeloupe et en Martinique, malgré son interdiction légale en février 1990. Il était alors ministre de l'Agriculture du gouvernement d'Edith Cresson, puis de Pierre Bérégovoy, sous la présidence de François Mitterrand.
Selon les avocats à l'origine de la première plainte déposée en février 2006, si Louis Mermaz a bien reconnu le caractère scandaleux de cet empoisonnement des sols et des hommes aux Antilles, il a en revanche décliné sa responsabilité directe dans l'octroi de ces dérogations aux planteurs et distributeurs de bananes. "Il prétend n'avoir jamais entendu parler de chlordécone", déplore sur franceinfo Harry Durimel, un de ces avocats et actuel maire de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe.
"Louis Mermaz prétend ne même pas se souvenir de ses plus proches collaborateurs qui ont pourtant signé en son nom de nombreux actes administratifs qui engagent la nation française, explique Harry Durimel. C'était parfois de simples lettres de complaisance adressées aux rois de la banane et à certains élus locaux."
Harry Durimel, maire de Pointe-à-Pitreà franceinfo
L'utilisation du chlordécone a provoqué une pollution importante et durable des sols en Guadeloupe et en Martinique. Des plaintes ont été déposées pour mise en danger de la vie d'autrui et empoisonnement. Malgré la révélation de cette dernière audition, la perspective d'un non-lieu semble se profiler dans ce dossier sanitaire, principalement pour cause de prescription, comme l'avait expliqué l'ancien procureur de la République de Paris Rémy Heitz, dans un entretien à France Antilles en 2021, ce que contestent les parties civiles.
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