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Vidéo "J'accuse la France de complicité d'enlèvement" : la détresse d'un père séparé de son fils par une mère japonaise

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Envoyé spécial. "J'accuse la France de complicité d'enlèvement" : la détresse d'un père séparé de son fils par une mère japonaise
Envoyé spécial. "J'accuse la France de complicité d'enlèvement" : la détresse d'un père séparé de son fils par une mère japonaise Envoyé spécial. "J'accuse la France de complicité d'enlèvement" : la détresse d'un père séparé de son fils par une mère japonaise (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Leur enfant leur a été enlevé par leur ancienne conjointe japonaise. "Envoyé spécial" a suivi à Tokyo des pères désespérés, mais déterminés à faire reconnaître leurs droits. Ils sont en colère contre les autorités françaises, qui se disent impuissantes.

Le Japon a ratifié la Convention internationale relative aux droits de l'enfant de l'ONU. Dans son article 9, elle stipule que "tout enfant dont les parents sont séparés doit entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents". Pourtant, le pays ne reconnaît pas la garde partagée, et les femmes qui soustraient leur enfant à son père étranger ne risquent aucune condamnation. Ces dernières années, plusieurs pères qui tentaient de revoir leur enfant ont même été arrêtés. Certains ont passé jusqu'à vingt-trois jours en garde à vue. 

Stéphane connaît bien le Japon et en parle la langue. Il a vécu plusieurs années dans la banlieue de Tokyo avant que sa femme, japonaise, ne disparaisse avec son fils de 2 ans. Depuis, le Français revient chaque année à Tokyo pour offrir au petit Nathan, qui va avoir 6 ans, un cadeau d'anniversaire – systématiquement refusé. Son ancienne belle-famille le considère comme un paria, et la police n'a pas le pouvoir de la contraindre à respecter son droit de visite.

Des "vies brisées"

Dans cet extrait d'"Envoyé spécial", peut-être grâce à la présence des journalistes, les policiers ont pourtant joué les médiateurs. Au bout de quatre heures de négociations au commissariat, Stéphane a fini par obtenir... une photo. Pour lui qui espérait voir son enfant jouer avec son cadeau, cette photo est un coup de poignard. On y voit un petit garçon de dos, qui tient à bout de bras, comme pour une punition, le paquet offert par son père. "C'est le fantôme de mon enfant", se désole Stéphane, en pleurs. Bouleversé, ce père dit sa haine contre le Japon, mais aussi sa rancœur envers la France.

En trois ans, ni lui ni Emmanuel, un autre Français dans le même cas, n'ont reçu d'aide juridique, financière ou psychologique. Leurs enfants ont la nationalité française, mais les autorités de leur pays se disent impuissantes au Japon, Etat souverain. "On devient les pantins de la torture d'un pays comme le Japon, avec la complicité active de nos pays, parce qu'ils ne font  pas respecter le droit international", dit Emmanuel. "J'accuse la France de complicité d'enlèvement", assène Stéphane, révolté par la "lâcheté" des gouvernements français successifs et par "ces vies brisées". 

Extrait de "Japon : les enfants kidnappés", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 21 mars 2019.

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