Recy Taylor, une icône de la lutte pour les droits civiques
Dans son discours aux Golden Globes 2018, Oprah Winfrey a rendu hommage à Recy Taylor. Retour sur l'histoire de cette américaine qui a passé sa vie à réclamer la justice pour l’agression sexuelle dont elle a été victime.
Dans son poignant discours aux Golden Globes 2018, dans lequel elle a dénoncé les violences faites aux femmes, Oprah Winfrey a également mentionné l’histoire de Recy Taylor. En faisant le parallèle avec ce que continuent de vivre aujourd’hui de nombreuses femmes, la présentatrice américaine a souligné l’importance de parler suite à une agression. Décédée le 28 décembre dernier à l’âge de 97 ans dans sa ville natale d’Abbeville, dans l’Alabama, Recy Taylor s’est battue toute sa vie pour réclamer la justice.
Rosa Parks, l’enquêtrice
Le 3 septembre 1944, alors qu’elle a 24 ans, Recy Taylor rentre de l’église, à Abbeville. Elle est enlevée par six hommes blancs, violée puis menacée de mort si elle parle, avant d’être laissée les yeux bandés sur le bord d’une route. Après son agression, elle se rend au bureau du shérif et décrit la voiture des hommes qui l’ont enlevée. L’agresseur principal est interrogé, mais celui-ci nie le viol et dit avoir payé la victime pour coucher avec elle. En parallèle, elle reçoit des menaces de mort, son porche est incendié et elle est contrainte de s’installer chez son père avec son mari et son enfant.
L’affaire arrive aux oreilles de l’Association nationale pour la promotion des gens de couleur qui envoie une enquêtrice pour rencontrer la victime. Il s’agit de celle qui deviendra une figure de la lutte pour les droits civiques, Rosa Parks. Elle décide de créer un comité d’action et de soutien pour la victime.
L’un des premiers événements de la lutte pour les droits civiques
Rosa Parks diligente une enquête privée qui prouvera que des erreurs ont été commises durant l'investigation. Mais par deux fois, en 1944 et en 1945 et malgré les aveux de plusieurs complices, deux grands jurys décident de ne pas poursuivre les agresseurs.
L’affaire devient nationale et est considérée comme l’un des premiers événements de la lutte pour les droits civiques.
Ce n’est qu’en 2011 que l’État de l’Alabama lui présente finalement ses excuses pour ne pas avoir conduit les coupables devant la justice.
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