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Peine de mort : les conséquences de la crise sanitaire sur les exécutions dans le monde

En 2020, le nombre d'exécutions dans les pays qui n'ont pas aboli la peine de mort a baissé de 25% sur un an, en raison notamment de la pandémie de Covid-19. Mais ce chiffre cache de nombreuses disparités.

Article rédigé par franceinfo - Valentin Houinato
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
En 2020, le nombre d'exécutions a été multiplié par trois en Egypte. Ci-contre, une manifestation d'opposants à la peine capitale, devant le consulat d'Istambul, le 2 mars 2019.  (OZAN KOSE / AFP)

Le dernier exécuté français s'appelait Hamida Djandoubi. C'était à la prison des Beaumettes à Marseille, le 10 septembre 1977. Trois ans plus tard, le 9 octobre 1981, la France abolissait la peine de mort. Si 140 pays à travers le monde ont supprimé la peine capitale, 55 continuent de l'appliquer. Parmi eux, les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, l'Iran ou encore le Nigeria.

Dans le monde, en 2020, il y a eu plus de 480 exécutions, un chiffre en baisse de 25% sur un an et le plus faible enregistré en dix ans. Si sur le papier il y a du mieux, cette baisse est surtout un effet de la pandémie de Covid-19. C'est ce que révèle un rapport d'Amnesty International : le coronavirus a entraîné beaucoup de retards et de reports des procédures judiciaires. Il faut donc souligner que certains pays semblent ne plus condamner à mort, même si c'est toujours autorisé par la loi. Pas d'éxecutions l'année dernière au Japon, au Pakistan, ou au Soudan par exemple.

En revanche, la pandémie a aussi eu parfois l'effet inverse. Elle a empêché certains accusés d'avoir accès à un avocat et donc à une défense correcte. C'est comme ça qu'en Égypte, le nombre d’exécutions a triplé en 2020. D'ailleurs, au classement des pays qui exécutent le plus dans le monde, l'Égypte est deuxième derrière l'Iran, suivie de l'Irak et de l'Arabie saoudite. A eux quatre, ces pays prononcent 90% des peines de mort dans le monde. Selon les pays, cette condamnation est encourue par les personnes coupables de trafic de drogue par exemple, d'adultère, blasphème, ou de crimes contre l’État entre autres.

Moins d'exécutions mais plus de condamnations

S'il y a eu moins d'exécutions l'année dernière, le nombre de condamnés à mort a en revanche explosé, avec 28 000 condamnations en 2020, soit 10 000 de plus qu'il y a cinq ans. Ces chiffres sont par ailleurs en partie sous-estimés, ou en tout cas incomplets. Il est par exemple impossible d'avoir les données exactes sur les peines capitales prononcées en Chine, en Corée du Nord, en Syrie ou au Vietnam. Ces informations sont classées secret d'État.

"Chaque année, nous faisons un pas de plus vers l'abolliton universelle", souligne cependant Anne Denis, responsable au sein d'Amnesty International de la commission Abolition de la peine de mort. Depuis le début de l'année 2021, la Sierra Leone ou encore l'Etat de Virgine aux Etats-Unis ont mis fin à la peine de mort.

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