Mort d'un bébé secoué dans le Doubs : sept ans de prison pour la nounou
La cour d'assises du Doubs a condamné ce mardi une assistante maternelle de Seloncourt (Doubs) à sept ans de prison. Elle a reconnu avoir secoué un bébé de quatre mois dont elle avait la garde en 2014.
Une assistante maternelle de Seloncourt, près de Montbéliard, a été condamnée mardi 17 ocotobre à sept ans de prison par la cour d'assises du Doubs, rapporte France Bleu Besançon. Elle a reconnu avoir secoué un bébé de quatre mois dont elle avait la garde. L'enfant était mort des suites de ses blessures en octobre 2014. L'assistante maternelle de 45 ans a interdiction d'exercer toute activité en contact avec des enfants pendant cinq ans après sa libération.
Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Je ne suis pas une mauvaise personne.
L'assistante maternelledevant la cour d'assises du Doubs
"J'ai fait comme j'ai pu, je n'y suis pas arrivée", a expliqué l'accusée, à la cour d'assises. Lors des deux jours du procès, prostrée et en larmes, elle a renouvelé ses aveux, confirmant qu'à deux reprises, à dix jours d'intervalle, elle avait, selon ses termes, "perdu le contrôle" face aux pleurs incessants du bébé. Elle l'a secoué. L'avocate générale avait requis dix ans de réclusion criminelle.
Ça ne peut pas être un geste anodin, ça implique trop de force.
L'avocate généraledevant la cour d'assises du Doubs
Pour l'avocate des parties civiles, Maître Géraldine Hudson, la nourrice "n'est pas autre chose qu'un bourreau, elle a secoué le petit garçon comme une vulgaire poupée de chiffon, lui hurlant dessus, en ayant nécessairement conscience du mal qu'elle fait". A l'inverse, Maître Pierre-Henri Surdey, défenseur de la nounou, a tenté de convaincre d'un geste commis par une femme "qui n'était pas en mesure de peser les conséquences de ses actes", il avait réclamé une peine "utile", qui ne dépasse pas les cinq ans.
Des aveux huit mois après le drame
Fin septembre 2014, l'assistante maternelle avait secoué violemment le bébé de quatre mois. Le nourrisson, transporté d'urgence au CHU de Besançon, était mort dix jours après les faits. Le service des urgences pédiatriques de Besançon avait alors alerté la justice, car l'enfant présentait tous les symptômes du syndrome du bébé secoué.
L'assistante maternelle de 45 ans, placée en garde à vue, avait d'abord affirmé qu'elle n'y était pour rien. L'enquête et les expertises médicales avaient démontré le contraire. C'est de son propre chef que huit mois après le drame, la nounou s'était présentée aux enquêteurs pour avouer son geste.
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