Liberté de la presse en 2018 : les journalistes de plus en plus la cible des dirigeants politiques dans le monde, dénonce RSF
La presse devient clairement la cible de chefs d'États même élus démocratiquement, dénonce mercredi dans son baromètre annuel Reporters sans frontières.
"Il y a un accroissement des sentiments haineux à l'encontre des journalistes" dans le monde, révèle le classement mondial de la liberté de la presse 2018, établi par (RSF) Reporters sans frontières et publié mercredi 25 avril. Ce nouveau baromètre de RSF montre que l'hostilité des dirigeants politiques contre les médias, n'est pas le seul fait des pays autoritaires.
La presse devient clairement la cible de chefs d'États même élus démocratiquement, dénonce Reporters sans frontières. L'ONG prend l'exemple des États-Unis, 45e dans ce classement après avoir reculé de deux places. Donald Trump est "adepte d'un 'media-bashing' décomplexé", explique RSF dans son baromètre. Le président américain a même qualifié les reporters d'"ennemis du peuple", une formule utilisée autrefois par Joseph Staline. En 2017, 34 journalistes ont été arrêtés aux États-Unis, alors qu'ils couvraient une manifestation relève Reporters sans frontières.
La République tchèque en recul de 11 places
Les journalistes sont aussi victimes de "violences verbales" des dirigeants politiques, notamment sur le continent européen. RSF, rappelle l'exemple de Milos Zeman président de la République tchèque, 34e au classement, en recul de 11 places. Ce chef d'État s'est présenté en octobre dernier, à une conférence de presse affublé d'une kalachnikov factice sur laquelle on pouvait lire "pour les journalistes".
Dans ses conclusions, Reporters sans frontières insiste sur l'assassinat en février en Slovaquie du journaliste Jan Kuciak et sur la mort dans l'explosion de sa voiture de Daphne Caruana Galizia à Malte. Ce pays a perdu 11 places et se trouve désormais à la 65e place du classement établi par RSF.
La France derrière le Cap-Vert, la Namibie et le Ghana
Quant à la France, elle n'est pas exempte du "mediabashing" ou du dénigrement systématique des journalistes par certains leaders politiques qui sont mis en difficulté. RSF pense notamment à Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne présidentielle en 2017. Le leader de la France insoumise, s'estimant victime d'une entreprise de démolition. Il a écrit sur son blog "que la haine des médias et de ceux qui les animent est juste et saine".
La France a gagné six places et occupe la 33e place, derrière le Cap-Vert, 29e, la Namibie 26e et le Ghana 23e. La France a bénéficié d'une "remontée partiellement mécanique" estime Reporters sans frontières, après la chute de certains de ses voisins européens. Dans ce nouveau classement, la Norvège reste leader pour la deuxième année consécutive, devant la Suède. La Corée du Nord, 180e conserve sa dernière place. La Russie est 148e et la Chine occupe la 176e place du classement.
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