: Vidéo Etats-Unis : Un pâtissier a-t-il le droit de refuser de préparer un gâteau de mariage pour un couple gay ?
Un couple homosexuel voulait commander un gâteau pour célébrer son union, mais le pâtissier a refusé pour un motif religieux. Cette question est très sérieusement débattue mardi par la Cour suprême américaine. Et sa décision pourrait avoir de lourdes conséquences pour les droits des personnes LGBT.
Il a invoqué sa foi chrétienne. En 2012, Charlie Craig et Dave Mullins se rendent dans la pâtisserie Masterpiece Cakeshop de Lakewood, dans le Colorado, pour acheter un gâteau de mariage. Mais le propriétaire de la boutique, Jack Phillips, refuse.
Le pâtissier justifie son refus en invoquant l’incompatibilité du mariage homosexuel avec ses croyances religieuses : "Je crois aux enseignements de la Bible sur ce qu’est le mariage. Alors, quand deux jeunes hommes sont entrés m’ont demandé de faire un gâteau pour leur mariage, j’ai dû refuser." Il affirme qu’il ne voulait pas "être forcé de participer à un événement religieux qui va à l’encontre de [sa] foi."
L’affaire est examinée mardi 5 décembre par les neuf juges de la Cour suprême. Dans l’éventualité où les juges trancheraient en faveur du pâtissier, leur verdict pourrait créer un droit à la discrimination, ce qui entraînerait un net recul du droit des personnes LGBT. Après l'audience solennelle de mardi, la Cour suprême rendra sa décision dans ce dossier explosif d'ici à la fin juin 2018.
Egalité sexuelle contre liberté d’expression
De son côté, le couple estime que la façon dont ils ont été traités par le pâtissier est "illégale et mauvaise". Ils décident donc de porter l’affaire devant la Commission pour les droits civiques du Colorado. Lorsqu’elle rend son verdict, la Commission affirme qu’en vertu des lois en vigueur dans l’Etat, le pâtissier n’a pas le droit de choisir ses clients en fonction de leur orientation sexuelle. La Cour d’appel rend la même décision trois ans plus tard, en 2015.
Mais Jack Phillips est d’un autre avis. Ses avocats défendent sa liberté d’expression, mais aussi sa liberté de création, qui, selon leurs arguments, est garantie par le 1er amendement de la Constitution américaine. Le pâtissier a alors décidé de faire appel à la Cour suprême, la plus haute juridiction américaine. Le ministre de la Justice de Donald Trump, Jeff Sessions, a déclaré qu’il le soutenait dans sa démarche.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.