Nordahl Lelandais est condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre du caporal Arthur Noyer

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Alain Jakubowicz (gauche), Valentine Pariat (centre) et Mathieu Moutous (droite), avocats de Nordahl Lelandais, au palais de justice de Chambéry (Savoie), le 3 mai 2021.  (JEFF PACHOUD / AFP)

L'ancien maître-chien comparaissait depuis lundi 3 mai au tribunal de Chambéry (Savoie). 

Ce qu'il faut savoir

Après sept heures de délibérations, la cour d'assises de la Savoie, à Chambéry, a condamné Nordahl Lelandais à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre du caporal Arthur Noyer, avec une période de sûreté des deux tiers, mardi 11 mai. Une peine de trente ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, avait été requise un peu plus tôt par la procureure générale. 

 "Ce n'est pas un monstre". Alain Jakubowicz, avocat de l'accusé de 38 ans, a, lors de sa plaidoirie, regretté que les médias aient présenté son client comme un "monstre". "Non, non, non !, a-t-il clamé en haussant la voix. Ce n'est pas un monstre que vous jugez, c'est un homme." Le verdict pourrait tomber dans les prochaines heures ou mercredi matin. Suivez notre direct. 

 Pas de scène de crime mais une "intime conviction". Lors de ses réquisitions, l'avocate générale, Thérèse Brunisso, a rappelé que la difficulté de ce procès était de juger sans scène de crime et sans "corps, ou si peu". La magistrate a rappelé que le seul mobile plausible pour Nordahl Lelandais était le mobile "sexuel". Elle a soutenu devant la cour la "volonté de tuer" de l'accusé. 

"Il ment, il ment et c'est son ADN". Me Bernard Boulloud, l'avocat de la famille d'Arthur Noyer a livré une plaidoirie d'une heure, démontant point par point la version de Nordal Lelandais sur la nuit du meurtre. "Cet homme ne souffre pas : il n'a aucun affect. Car c'est un individu qui s'en prend à des victimes qu'il ne connaît pas", a assuré l'avocat. Il en a appelé à "l'intime conviction" des jurés. "C'est une méthode de jugement qui vous permettra de prendre en compte l'acte à juger : c'est-à-dire le meurtre et la personne, dans leur réalité et dans leur subjectivité".

 Une personnalité "extrêmement fragile". Pas moins de quatre psychologues et psychiatres se sont succédé à la barre lundi, dressant le portrait d'un homme à la "personnalité extrêmement fragile", selon les termes du docteur Patrick Blachère. Nordahl Lelandais est "intelligent" mais avec un "trouble grave de la personnalité : asocial, 'borderline' et narcissique", a déclaré ce dernier. "Il est extrêmement vulnérable, très sensible à la perte et à la séparation", a constaté la psychologue Magali Ravit. Le docteur François Danet, psychiatre, a lui décelé "un risque suicidaire" chez l'accusé. 

 Nordah Lelandais s'en tient à sa version des faits. Au cinquième jour du procès vendredi, l'accusé a campé sur sa version de la mort du jeune militaire en 2017, au grand regret des parties civiles. "J'ai dit ce qu'il s'est passé. Il n'y a rien de sexuel", a déclaré Nordahl Lelandais, après cinq heures d'interrogatoire. Il affirme depuis l'ouverture du procès qu'Arthur Noyer est mort à la suite d'une bagarre, débutée par deux coups donnés par le soldat. 

 "Soulage-toi de la vérité". Les témoignages de ses anciens amis, mercredi 5 mai, resteront l'un des moments forts de ce procès. Alexandra, l'une de ses amies, l'a décrit comme "quelqu'un d'extrêmement sympathique, serviable, prévenant. Un garçon qui était beau dans tout son ensemble". Nazim s'est lui directement adressé à l'accusé : "Soulage-toi de la vérité. Soulage ton mal. Le mal est fait. Vis ce qu'il te reste à vivre plus léger".