"Casse du siècle" : pour l'ancien patron de l'antigang de Nice, le cerveau, c'est Spaggiari, Cassandri a péché par "vanité"
Jacques Cassandri est jugé à Marseille pour un cambriolage resté célèbre dont il a revendiqué être le "cerveau". Pur péché de "vanité", selon Georges Moréas, commissaire principal honoraire de la police nationale.
Qui est le véritable cerveau du casse du siècle à la Société générale de Nice il y a plus de 40 ans ? Pour Georges Moréas, commissaire principal honoraire de la police nationale et ancien patron de l'antigang de Nice, ce n'est pas Jacques Cassandri. Lundi 12 février sur franceinfo, Georges Moréas a estimé que cette figure du grand banditisme marseillais a commis un péché de "vanité". Jacques Cassandri comparaît devant le tribunal correctionnel de Marseille, après le cambriolage rocambolesque de la banque niçoise en 1976. Il est jugé après s'être "trahi" dans un livre en assurant avoir été l'organisateur du vol de 46 millions d'euros dans le coffre de la Société Générale en passant par les égouts. Pour Georges Moréas, le vrai cerveau était bien Albert Spaggiari.
franceinfo : Un procès plus de 40 ans après les faits, est-ce que cela signifie que ce "casse du siècle", est décidément une affaire pas comme les autres ?
C'est sûr. C'est un retour vers le passé. Mais c'est une affaire qui a marqué l'époque et dont on parle toujours, c'est incroyable. Il y a d'autres affaires aussi impressionnantes et dont on ne parle plus du tout. Il y a vraiment quelque chose de particulier dans ce casse.
Comment l'expliquez-vous ?
Je crois que la personnalité d'Albert Spaggiari y est pour beaucoup. Ce n'était pas vraiment un truand, c'était plutôt un aventurier qui vivait son roman. Je crois que ça a beaucoup marqué les esprits et les médias.
Que sait-on de ce Jacques Cassandri aujourd'hui sur le banc des prévenus ?
Il semble qu'il ait participé au casse. Il était probablement dans les égouts. On estime qu'il y a 20 ou 30 personnes qui ont participé à cette affaire et il y en a sept ou huit qui sont vraiment descendus dans les égouts [l'équipe avait atteint la salle des coffres en creusant un tunnel de huit mètres de long depuis les égouts]. Un seul a été condamné pour avoir été sur place, Jean Megozzi. Les autres, on ne sait pas qui c'est. On a des idées. Albert Spaggiari, contrairement à ce qu'a dit Cassandri, est probablement le cerveau de ce casse pour une bonne raison, c'est qu'il avait travaillé à une autre époque chez Fichet-Bauche qui est l'entreprise qui a installé la chambre forte de la Société Générale. Il connaissait donc parfaitement les lieux et la manière d'y pénétrer.
Le prévenu a écrit un livre sous pseudonyme dans lequel il se vante d'avoir été le cerveau de l'affaire. Ça paraît étonnant, voire dangereux ?
Oui, mais c'est amusant parce que c'est une affaire dans laquelle on retrouve complètement la vanité des gens. Spaggiari refusait au départ la moindre confidence aux policiers. En fin de garde à vue, il a été piqué au vif par un policier qui a joué sur sa vanité, et il s'est mis en avant en disant "c'est moi". Là, on retrouve le même processus. Cassandri revendique être le cerveau de cette affaire 40 ans plus tard. Il va avoir des ennuis avec la justice, vraisemblablement par vanité.
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