Amnesty International dénonce "l'existence à travers le monde de deux poids deux mesures en matière de droits humains", dans son rapport annuel
Dans son rapport annuel 2022 publié mardi 28 mars, Amnesty International pointe "l'existence à travers le monde de deux poids deux mesures en matière de droits humains". Selon l'ONG, la réaction "ferme" de l'Occident, suite à l'agression russe en Ukraine, "contraste fortement avec le manque déplorable d'actions dignes de ce nom face aux graves violations commises par certains de ses alliés, comme l'Arabie saoudite, l'Égypte ou Israël".
L'invasion de l'Ukraine par la Russie a "dévoilé l'hypocrisie d'États occidentaux", qui "ont fermé les yeux sur de graves violations commises ailleurs, voire en ont été complices". Amnesty International dénonce "l'incapacité de la communauté internationale à s'unir autour d'une application systématique des valeurs universelles de protection des droits fondamentaux". L'ONG estime également que "les droits des femmes et la liberté de manifester sont menacés par les États, qui manquent à leur obligation de protéger et de respecter les droits sur leur territoire". Enfin à l'approche des 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l'homme, le 10 décembre, "Amnesty International tient à rappeler qu'un système international fondé sur des règles doit s'appuyer sur les droits humains et s’appliquer à tous et à toutes, partout dans le monde".
Réforme du Conseil de sécurité de l'ONU
Selon Amnesty International, en 2022, les conséquences de la pandémie de Covid-19, le changement climatique, les conflits et les crises économiques "provoquées en partie par l’invasion russe de l'Ukraine", "ont encore aggravé les menaces pesant sur les droits humains". Pourtant, "les États n’ont pas agi dans l’intérêt supérieur de l'humanité et n'ont pas su réduire leur dépendance aux énergies fossiles, principal facteur qui nous pousse vers la plus grande menace à la vie que nous ayons jamais connue". Et de dénoncer : "Cet échec collectif est un autre exemple flagrant de la faiblesse des systèmes multilatéraux actuels."
Amnesty International réclame en premier lieu "de financer pleinement les mécanismes de défense des droits humains des Nations unies", afin que "des enquêtes puissent être menées, que l'obligation de rendre des comptes soit garantie et que justice soit rendue". L'ONG demande aussi une réforme du Conseil de sécurité, "afin de faire entendre la voix des pays et des situations qui sont traditionnellement ignorés, en particulier dans l'hémisphère sud".
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