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Affaire Fillon : le Syndicat national de la magistrature réclame que les "remontées d'information" évoquées par l'ancienne procureure "soient supprimées"

"Ce que décrit Eliane Houlette dans son audition devant la commission d'enquête, ce sont des pratiques qui correspondent aux textes" mais qui "alimentent le soupçon", selon Katia Dubreuil, présidente du Syndicat national de la magistrature, invitée sur franceinfo vendredi 19 juin.

Article rédigé par franceinfo
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L'ex-procureure nationale financière, Eliane Houlette, le 3 mars 2014 à Paris. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Entendue mercredi 10 juin par la commission d'enquête parlementaire sur l'indépendance de la justice, Eliane Houlette, ancienne cheffe du Parquet national financier (PNF), s'est émue du "contrôle très étroit" qu'aurait exercé le parquet général, son autorité de tutelle directe, dans la conduite des investigations dans l'enquête sur l'affaire des époux Fillon.

Invitée sur franceinfo vendredi 19 juin, Katia Dubreuil, présidente du Syndicat national de la magistrature (SM), s'en est prise aux "responsables politiques qui crient au scandale, mais quand ils sont au pouvoir, se gardent bien de modifier les textes et laissent subsister ce doute qui plane sur la justice et l'affaiblit". "Nous demandons que ces remontées d'information soient supprimées", a-t-elle insisté.

"Le principe même des remontées d'information pose question"

Emmanuel Macron a demandé vendredi soir au Conseil supérieur de la magistrature de vérifier que le PNF a bien mené en "toute sérénité, sans pression" de l'exécutif son enquête sur les époux Fillon pendant la campagne présidentielle de 2017.

"On a fait un communiqué cet après-midi [vendredi] dans lequel on demandait une saisine du Conseil supérieur de la magistrature par rapport à la question des remontées d'information, mais sur le principe de l'existence de ces remontées, ce que décrit Eliane Houlette dans son audition devant la commission d'enquête, ce sont des pratiques qui correspondent aux textes", a détaillé Katia Dubreuil.

Les remontées d'information alimentent toujours le soupçon chez les citoyens, selon lequel il peut y avoir des interventions du pouvoir exécutif dans les enquêtes puisqu'il a tous les éléments de l'enquête en temps réel.

Katia Dubreuil, présidente du Syndicat national de la magistrature

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"C'est le principe même de ces remontées d'information qui pose question", a dénoncé Katia Dubreuil.

Pour elle "le doute existe en raison de textes qui ne garantissent pas suffisamment dans les principes l'indépendance de la justice, à cause de ces remontées d'information et de la nomination des magistrats du parquet, notamment des procureurs de la République et des procureurs généraux par le ministère de la Justice".

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