C'est à contrecœur que le coiffeur commencera désormais sa semaine le mardi. Il dirige un grand salon dans un quartier en pleine expansion de la région parisienne. L'artisan cherche deux autres salariés pour que son salon puisse fonctionner à plein régime. Le salaire proposé est de 1 500 euros nets. Ce phénomène est constaté par l'ensemble des patrons coiffeurs, même les plus célèbres. Le coiffeur Jean-Claude Biguine ne mâche pas ses mots : il évoque de trop nombreuses ruptures conventionnelles après deux années de contrats, à la suite de quoi les principaux intéressés s'inscrivent à Pôle emploi (35 000 professionnels y sont inscrits) et coiffent à domicile les clients rencontrés pendant leurs années de travail.Le succès de la coiffure à domicileÀ Lyon (Rhône), dans un centre de formation qui accueille 300 apprentis coiffeurs, les enseignants notent une baisse de fréquentation : 10% de moins cette année. Pénibilité, salaire jugé insuffisant : beaucoup d'artisans finissent par choisir la coiffure à domicile. L'artisan ne paye que ses déplacements et l'horodateur. Selon les professionnels de la coiffure, beaucoup profitent du système et ne déclarent pas toutes leurs prestations. Ils se plaignent d'une concurrence déloyale.