: Vidéo "Pour que les jeunes ne connaissent pas le racisme, ils doivent connaitre l’histoire" : Rachid Taha, symbole de la lutte contre le racisme, s’est éteint
Il était l'un des symboles de la lutte contre le racisme. Né en Algérie, il était arrivé en France à l’âge de 10 ans. Rachid Taha est décédé. Il avait 59 ans.
Rachid Taha est mort dans la nuit de mardi soir à mercredi, à son domicile parisien. Il est notamment connu pour ses chansons comme "Ya Rayah" ou encore la reprise de "Douce France" qui symbolisaient sa musique. Une musique marquée par un mélange d’influences algériennes, de rock, de punk et d’electro.
Un homme engagé
L’artiste est aussi un personnage notoire dans sa lutte contre le racisme. En 1987, lors d’une intervention à la télévision, il expliquait que pour lui, le racisme le plus dangereux est "le racisme global, le racisme médiatique". Il pointait également "le racisme de certains hommes politiques". "Ce sont les gens les plus dangereux."
Il se souvenait par exemple de cette émission télévisée qui a "parlé du flamenco pendant deux heures" sans évoquer "l’influence arabe" de ce genre musical et de cette danse. Une impasse qui a sidéré le chanteur. Pourtant, "la télévision, les médias, c’est leur rôle quand même d’apprendre aux jeunes", regrettait-il.
La mémoire, un outil de lutte contre le racisme
Pour Rachid Taha, le plus important est la mémoire. "Pour que les jeunes ne connaissent pas le racisme, ils doivent connaitre l’histoire", assurait-il. "La seule façon de combattre le racisme et la xénophobie, c’est de remettre la mémoire en place et de dire aux gens : Voilà ce qu’il y a, ce qui existe."
Par exemple, il évoquait la présence des Arabes "pendant des siècles" en Andalousie. Selon lui, il n’est pas salutaire de voir cela comme un problème. Il y voyait plutôt un "mélanges des cultures". "On prend le côté positif", disait-il avant d'ajouter : "Il y a eu le mélange de cette culture, de religions, entre les juifs, les chrétiens, les musulmans… c’est ce côté-là qui nous intéresse."
La musique de Rachid Taha était d'ailleurs emprunte de ce combat. En 1981, il a créé le groupe "Carte de séjour" qui a participé à la Marche pour l'égalité et contre le racisme de Paris à Marseille en 1983.
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