: Vidéo "On n'a plus de relations avec le gouvernement" : la colère d'un gérant de cinéma
Arnaud Vialle est gérant du Cinema Rex de Sarlat. Pour lui, l'avenir de son cinéma fondé par ses grands-parents est menacé par la crise. Il témoigne.
"Aujourd'hui, on se sent tellement tristes et désavoués au sein des cinémas et de la culture. Je suis devant mon cinéma et on est vraiment abattus de cette décision, qui est une décision catastrophique pour tout le domaine de la culture et pour tous les cinémas de France", s'insurge Arnaud Vialle, gérant du cinéma Le Rex à Sarlat. Selon lui, la décision du gouvernement de reporter l'ouverture des cinémas de trois semaines est une catastrophe. "On aurait bien voulu être mis à l'épreuve parce que dans nos cinémas, on a l'impression de pouvoir respecter les règles sanitaires", lance-t-il. Ne pas pouvoir accueillir des spectateurs est, pour lui, un déchirement.
"Je trouve que c'est injuste."
Aussi, l'exploitant craint des fermetures intempestives pendant les périodes les plus propices pour les cinémas. "Ils nous font fermer pendant les vacances scolaires, on va rouvrir en janvier. Et puis on va refermer pour les vacances de février ? C'est-à-dire les périodes où on a le plus de fréquentation", s'inquiète-t-il. Arnaud Vialle regrette aussi que les cinémas ne soient plus consultés : "On n'a plus de relations avec, ni le gouvernement, ni le ministère. Et du coup, c'est terrible de ne pas pouvoir se sentir essentiels."
"Il y a une situation à moyen terme qui risque vraiment de mettre beaucoup de cinémas en péril."
Le 7 décembre 2020, Arnaud Vialle avait annoncé sur Twitter son intention d'ouvrir son cinéma quoi qu'il arrive. Si aujourd'hui il préfère ne pas foncer tête baissée, il s'inquiète de l'avenir de son cinéma, fondé par ses grands-parents en 1957. "Il sera en péril dans un an ou dans deux ans, parce qu'aujourd’hui on vit sur le prêt garanti par l'État. Donc c'est le prêt garanti par l'État qui nous permet de rester à flots et de continuer pendant des mois à ne pas travailler, ou à travailler partiellement en mettant l'ensemble du personnel en chômage partiel", explique-t-il. Mais, le risque selon lui, est de voir de nombreux films glisser vers les plateformes SVOD. "Ça veut dire qu'il va falloir revoir nos modèles économiques, mais ça veut dire aussi qu'il va falloir rembourser le prêt garanti par l'État. Comment on va faire, pour les cinémas qui ont déjà investi pour rénover son cinéma, où on a des emprunts qui sont très lourds ? Donc, il y a une situation à moyen terme qui risque vraiment de mettre beaucoup de cinémas en péril", conclut-il.
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