Roger Borniche, romancier à succès incarné par Alain Delon dans "Flic Story", est mort
Ce policier s’était illustré dans les années 50 en traquant des figures du grand banditisme comme Pierrot le fou, Jo Attia ou René la Canne. Il s’était ensuite reconverti dans l’écriture de romans policiers qui ont inspiré plusieurs films.
Roger Borniche, flic de l'après-guerre qui s'était reconverti dans l'écriture de polars dont certains ont inspiré le cinéma, est mort mardi 16 juin à Cannes (Alpes-Maritimes) à l'âge de 101 ans, a fait savoir sa femme Michèle.
Roger Borniche s'était illustré comme policier dans les années 50 quand il avait traqué des figures du banditisme comme Pierrot le fou, Jo Attia, Emile Buisson ou René la Canne.
Il assurait avoir arrêté 567 truands au cours de sa carrière. Il s'était ensuite reconverti dans l'écriture de romans policiers qui ont inspirés plusieurs films : Flic story (de Jacques Deray, avec Alain Delon en 1975), René la Canne (de Francis Girod, avec Gérard Depardieu en 1977) ou encore L'indic (1993 de Serge Leroy avec Daniel Auteuil).
"J'écris comme je parle"
Ses livres, traduits en une vingtaine de langues, étaient écrits rapidement, efficacement : "Je suis un primaire, j'écris comme je parle", disait ce flic à l'ancienne. On lui doit Le privé, Le gang, Le Ricain, Le gringo, L'archange, Le Maltais, Le boss, Vol d'un nid de bijoux (ceux de la Bégum en 1949 à Cannes). Il a raconté sa vie peu banale dans Borniche Story et dans L'indic.
Ses ouvrages ont connu un immense succès populaire parce que ses héros étaient crédibles, au prix parfois de quelques accommodements avec la vérité historique, et parce qu'on ne s'ennuyait jamais dans ses histoires de bas-fonds, de drogue, de prostitution, de malfrats d'un temps qui semble très lointain aujourd'hui.
"Je suis content finalement de ne plus être flic"
Roger Borniche est né à Vineuil-Saint-Firmin, dans l'Oise, le 7 juin 1919. Son père, rescapé de Verdun, est peintre en bâtiment. Titi parisien, Roger est d'abord comique troupier en 1937 puis chansonnier au Caveau de la République. Bavard, expansif, bon imitateur (de Charles Trenet ou de Fernandel), il est doué pour la communication, avant le déferlement médiatique contemporain.
Entrant dans la police pour échapper au Service du travail obligatoire (STO), il en démissionne pour ne pas servir Vichy et est réintégré en 1944. Il devient inspecteur de la Sûreté nationale.
En 1973, au terme de cinq entretiens accordés à Pierre Desgraupes dans Le Point, il concluait ainsi : "De nos jours, il y a la politique qui s'en mêle, les truands soi-disant convertis qu'on recrute pour poser des affiches. C'est devenu une partie terrible et c'est pour ça que je suis content finalement de ne plus être flic".
Son fils a repris son agence d'enquêtes privées
Parmi ses regrets, figure celui de n'avoir pas arrêté Jacques Mesrine, connu pour des braquages médiatisés et pour ses évasions : "on en a fait un homme à abattre, je considère que cela a été un assassinat [en1979, à Paris, la brigade anti-gang le mitraille de 21 balles. 18 l'atteignent] . J'ai toujours pensé qu'il fallait prendre les truands vivants et je n'ai jamais porté d'armes. Parce qu'après, ces gens parlent et qu'on apprend des choses."
Son fils Christian avait repris l'agence d'enquêtes privées, spécialisées dans les fraudes aux assurances, que Roger Borniche avait créée en quittant le métier de flic.
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