Record de fréquentation au Louvre : un spécialiste alerte sur "le risque d'un système à deux vitesses" entre petits et grand musées
Jean-Michel Tobelem a réagi jeudi sur franceinfo après que la Louvre a dépassé la barre des dix millions de visiteurs en 2018. Il estime qu'il faudra "veiller à un esprit de mutualisation" entre les différents établissements.
"Il y a le risque d'un système à deux vitesses dans lequel les plus grands musées ou monuments deviennent de plus en plus importants et cela, malheureusement, en partie au détriment des autres", alerte jeudi 3 janvier sur franceinfo Jean-Michel Tobelem, professeur à l'université Paris 1 et spécialiste des musées. Le Louvre a révélé avoir dépassé la barre des dix millions de visiteurs en 2018, un chiffre inégalé pour un musée international de beaux-arts et d'antiquités, d'après sa direction.
Mutualisation et démocratisation
"Il faudrait faire en sorte que le succès des grands établissements entraîne dans son sillage les établissements plus modestes, qui n'ont pas la même notoriété, ni les mêmes moyens très importants pour communiquer, faire leur promotion et organiser de grands événements, qui sont moteurs de la fréquentation", estime le chercheur. "Il faudrait veiller à cet esprit de mutualisation. Il y a déjà des moyens de collaboration qui existent (comme entre le musée d'Orsay et le musée de Pont-Aven dans le Finistère). De même, en région, il y a une polarisation sur les grands équipements phare, qui ont tendance à capter une part significative des moyens des collectivités territoriales", explique l'auteur du livre Le nouvel âge des musées.
Il ne faut pas que les petits et moyens établissements, qui jouent un rôle essentiel dans notre territoire, soient laissés à l'écart
Jean-Michel Tobelem, chercheurà franceinfo
"Il y a des effets néfastes à cela, notamment de surfréquentation, qui risquent de décourager un certain nombre de gens. Il y a aussi un enjeu de démocratisation, notamment au musée du Louvre, pour que les musées accueillent davantage de catégories populaires que ce n'est le cas actuellement", estime encore Jean-Michel Tobelem.
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