Musée d'Orsay : "Spectaculaire Second Empire" ou la célébration de l'éclectisme
A Paris, le musée d’Orsay consacre une grande exposition au Second Empire qui porte un nouveau regard sur une période marquée par les fêtes impériales mais aussi par un foisonnement artistique.
À Paris, l'exposition au Musée d’Orsay intitulée "Spectaculaire Second Empire, 1852-1870" réunit du 27 septembre au 15 janvier 2017 quelque 440 pièces qui témoignent des fastes de cette société où l’éclectisme est la règle. L'une des trois commissaires de l'exposition, Marie-Paule Vial, résume la variété artistique du Second Empire en évoquant "un très beau moment pour la création dans le domaine de la peinture, de la sculpture, de la photographie et une merveilleuse période pour tout ce qui est mobilier et objets d’art".
Une société spectacle
Le Second Empire est bien avant la nôtre une société de l’image, comme le montre la galerie consacrée au portrait. Dans cette salle, les techniques et les styles cohabitent. Ainsi, "dans une même salle, nous avons un grand portrait signé de Cézanne, extrêmement expressionniste, très fort, c’est "Le portrait d’Achille Emperaire" et en même temps "Madame Moitessier" de Jean-Auguste-Dominique Ingres, chef- d’œuvre du portrait du XIXe siècle" décrit Paul Perrin, conservateur des peintures au Musée d’Orsay et co-commissaire de l’exposition. Ces tableaux ont pourtant été "quasiment contemporains" précise-t-il.
Le Salon des refusés revisité
Le Second Empire ne rime pas forcément avec académisme. Pour preuve, "Le déjeuner sur l’herbe" de Manet exposé en 1863 au Salon des refusés. Dans l’exposition, ce tableau qui fit scandale est présenté au milieu de peintures qui furent, elles, acceptées au Salon officiel. Selon Paul Perrin, "la puissance et la modernité de ce tableau" sont justement révélées par une présentation parmi ses contemporains. "L’idée était vraiment de proposer au visiteur un choc esthétique, de le remettre dans les conditions du visiteur du XIXe siècle, pour qu’il comprenne ce qu’a été ce moment du Salon des refusés de 1863, moment très fort de l’Histoire du Second Empire" explique le conservateur des peintures au Musée d’Orsay.
Quelque 3 000 œuvres dont "Le déjeuner sur l'herbe" n'avaient pas été admises au Salon officiel. Devant les protestations, Napoléon III avait créé une exposition-bis, le Salon des refusés.
La marque des expositions universelles
La dernière salle offerte à la visite présente les plus belles pièces primées lors des manifestations universelles. Parmi les objets exceptionnels, un immense bénitier en cristal "qui ressemble à une fontaine" décrit Yves Badetz, co-commissaire de l’exposition. "Ce sont 70 morceaux de cristal rassemblés autour d’un axe métallique" précise-t-il.
Les objets peuvent être extravagants et étonnamment modernes comme un fauteuil pliant des frères Thonet qui préfigure les créations des designers du XXe siècle.
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