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Les trésors de la collection personnelle du peintre Claude Monet réunis dans une exposition

Claude Monet est l’un des peintres les plus célèbres au monde, mais il fut aussi un grand collectionneur. C’est ce que révèle l’exposition "Monet collectionneur" présentée à Paris au Musée Marmottan Monet.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
En 1895, Monet acquiert "Le Nègre Scipion", une peinture de Paul Cézanne. (MUSEE MARMOTTAN MONET)

Le grand public le sait moins, mais le célèbre peintre Claude Monet a aussi été un grand collectionneur. Une facette de l'artiste que l'on découvre dans l'exposition "Monet collectionneur", présentée jusqu'au 14 janvier au Musée Marmottan Monet, à Paris. 

L'exposition Monet Collectionneur : reportage d'Anne Chépeau

Retrouver les œuvres de sa collection qui avaient été dispersées après la mort du peintre, n’a pas été simple. Quatre années ont été nécessaires aux deux commissaires pour organiser cette exposition. Il leur a fallu d’abord identifier les œuvres de la collection très secrète de Claude Monet. Le peintre l’avait peu montrée et aucun inventaire n’était disponible.

"C’est un peu une enquête policière parce qu’il faut dire que la collection de Claude Monet, on en avait perdu la liste. Il en existait une qui avait été établie à son décès et elle a été détruite pendant la Seconde Guerre mondiale", explique Marianne Mathieu, l’une des commissaires de l’exposition. "Il y a avait donc quelques témoignages, suffisamment pour identifier quelques œuvres, suffisamment pour nous faire comprendre que la collection était formidable, mais rien de plus", ajoute-t-elle.

Une collection de 120 tableaux

Les deux commissaires ont donc consulté et croisé articles de journaux, correspondance des artistes, livres de stocks des galeristes et PV de ventes aux enchères. Au final, ils ont identifié quelques 120 œuvres. On en retrouve 77 dans l’exposition. Au démarrage de sa collection, Monet reçoit en cadeaux des tableaux d’amis comme Renoir ou Manet, puis vient le temps des échanges avec Rodin, Caillebotte, Berthe Morisot ou encore Camille Pissaro, auquel Monet arrache le tableau Paysannes plantant des rames, en échange d’un prêt de 15 000 francs. "C’est important car c’est un tableau de la période pointilliste de Pissaro", indique Marianne Mathieu. "Or Monet a toujours été très hostile à cette méthode, au groupe de Seurat, Signac et constitué de Pissaro aussi. Il avait refusé d’exposer avec eux en 1886. On voit donc que Monet est beaucoup plus ouvert d’esprit qu’il ne veut bien le laisser penser et cette œuvre n’arrive pas par hasard à Giverny. Il se bat pour l’obtenir en prêt", poursuit la spécialiste.

Des choix diversifiés, parfois audacieux

Monet aime donc la diversité. A partir de 1891, plus à l’aise financièrement, il achète des œuvres. Corot, Boudin, Delacroix mais aussi Renoir et Cézanne viennent étoffer sa collection. En 1895 il acquiert ainsi Le Nègre Scipion. "C’est une œuvre très atypique, très radicale, du Cézanne de jeunesse, de 1867. On voit un modèle professionnel connu sous le nom du Nègre Scipion. C’est une des œuvres probablement des plus radicales qui est présentée dans cette exposition et ça nous renseigne sur l’audace des choix de Claude Monet. Il acquiert cette œuvre pour une somme encore symbolique à l’époque, 400 francs", raconte la commissaire de l'exposition. Mais parfois, Monet n’hésite pas à dépenser des sommes très importantes. En 1900, il débourse ainsi 10 000 francs pour acquérir La mosquée, fête arabe, un tableau très atypique de Renoir.    

La mosquée, fête arabe, tableau atypique de Renoir.     (MUSEE MARMOTTAN MONET)

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