Pédophilie dans l'Eglise : le film de François Ozon "Grâce à Dieu" sortira bien demain
"Grâce à Dieu" raconte la naissance de l'association de victimes La Parole libérée, fondée à Lyon en 2015 par d'anciens scouts accusant d'agressions sexuelles le prêtre Bernard Preynat.
Le film de François Ozon sur une affaire de pédophilie dans l'Eglise lyonnaise sortira bien mercredi : la justice a débouté, mardi 19 février, une ex-membre du diocèse de Lyon qui demandait que son nom n'y soit pas mentionné, a appris l'AFP auprès du tribunal de grande instance de Lyon. Grâce à Dieu raconte la naissance de l'association de victimes La Parole libérée", fondée à Lyon en 2015 par d'anciens scouts accusant d'agressions sexuelles le prêtre Bernard Preynat.
>> Pourquoi le film "Grâce à Dieu" de François Ozon fait polémique
Sa sortie était menacée par deux assignations. La première de l'ex-prêtre lui-même qui avait demandé un report de sa sortie au nom de la présomption d'innocence car il n'a pas encore été jugé. Mais lundi, le tribunal de grande Instance de Paris l'a débouté. Et la seconde émanait de Régine Maire, une ex-membre du diocèse de Lyon. Cette femme, aujourd'hui âgée de 80 ans, a comparu début janvier à Lyon aux côtés du cardinal Philippe Barbarin pour ne pas avoir dénoncé à la justice les agressions de l'ex-prêtre. Mais comme le jugement n'a pas encore été rendu – il le sera le 7 mars – elle estime que le film porte atteinte à sa présomption d'innocence et à sa vie privée. La justice n'est pas allée dans son sens.
"Le film n'est pas à charge contre cette dame"
Mardi matin, François Ozon se disait totalement "zen". "Le film n'est pas à charge contre cette dame, je la montre dans son cadre professionnel, dans un cadre public, donc j'ai confiance en la justice", a-t-il affirmé sur Europe 1.
L'avocat de Régine Maire, Me Xavier Vahramian, estimait à l'audience que sa cliente, incarnée par Martine Erhel, était au contraire représentée comme "un personnage dénué d'empathie, sévère et ayant pour but alors de servir le cardinal Barbarin." Son nom est cité une vingtaine de fois et elle est représentée dans 15 à 20 scènes. Le film prend le parti de citer nommément le cardinal Barbarin, le père Preynat et Régine Maire mais de donner seulement les prénoms des victimes.
Sa date de sortie avait été programmée en raison de sa sélection à la Berlinale, selon François Ozon, hors de toute considération judiciaire. Si la justice avait donné satisfaction à Régine Maire, cela aurait retardé techniquement la sortie de l'oeuvre puisqu'il aurait fallu rappeler les quelque 300 copies déjà distribuées dans les salles de cinéma et réenregistrer la bande-son.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.