"L'Aigle noir" : l'histoire sordide du plus grand tube de Barbara
Alors que de multiples événements culturels sont organisés en cet automne 2017 autour de la défunte chanteuse Barbara, France 2 revient sur la chanson la plus emblématique de l'artiste, "L'Aigle noir".
C'est le tube de la carrière de Barbara. Numéro 1 des hit-parades, une chanson que son public fredonnait comme on fredonne une ritournelle, ignorant que leur idole racontait là probablement un drame personnel. La mélodie est née sous les doigts de son arrangeur, Roland Romanelli. En 1970, il accompagne Barbara au théâtre de la Renaissance à Paris. Elle y joue Madame. Dans la loge, il y a un piano. Et bientôt, sur ce piano, cette inoubliable chanson.
Des confessions posthumes
Du vivant de Barbara, tout le monde croit à un rêve, au récit d'un conte. Barbara n'expliquait pas ses chansons. Juste après sa mort en 1997 paraît son autobiographie qui révèle l'inceste qu'elle a subi. Le psychanalyste Philippe Grimbert a minutieusement exploré cette chanson, et pour lui, certains mots font clairement référence à ce traumatisme. L'Aigle noir ne livre cependant pas tous ses secrets, car Barbara a censuré son texte. Peut-être la peur d'en dire trop. Quelques phrases ont disparu, encore plus dramatiques que le reste de la chanson. Des phrases qu'elle n'a jamais chantées ; son pianiste est formel. D'autres chansons de Barbara évoquent son enfance meurtrie, mais L'Aigle noir porte le message le plus lourd de sens, comme si après la mort de son père en 1960, la parole de Barbara s'était un peu libérée.
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