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"Je sens moins d'enthousiasme qu'à une époque" : les maisons d'édition réduisent la voilure en cette rentrée littéraire

Avec 524 romans annoncés, la rentrée littéraire 2019 est la plus réduite depuis vingt ans.

Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Lectrice à la Foire du livre de Bruxelles, le 18 février 2019 (photo d'illustration) (MAXPPP)

Les premiers sont arrivés en librairie mercredi 14 août. Jusqu'à fin octobre, pour la rentrée littéraire 2019, un total de 524 romans, dont 336 français et 188 étrangers, sont attendus, selon un décompte du magazine professionnel Livre Hebdo, qui a calculé une baisse de 7,6% du nombre de titres par rapport à l'an dernier. Le nombre de romans français est à son plus bas niveau depuis vingt ans

Les éditeurs ont sensiblement réduit la voilure, sans doute sensibles aux critiques pointant une production trop importante, et bien obligés de changer de stratégie face au relatif désamour du public. Le contexte économique est difficile. Le chiffre d'affaires des éditeurs a reculé de plus de 4% l'an dernier. La littérature est le domaine qui a le plus souffert.

Succès attendu pour Patrick Modiano

Faire moins et mieux, avec de nouveaux auteurs, a été semble-t-il la ligne de conduite de nombreuses maisons d'édition. "Cela fait des années que je suis extrêmement attentif à avoir un programme de propositions littéraires et commerciales de haut niveau et qui ne soit pas excessif", précise Bertrand Py, le directeur éditorial d'Actes Sud, qui a remporté le prix Goncourt deux fois de suite, avec L'Ordre du jour d'Éric Vuillard en 2017, et Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu en 2018.

Fondé sur la tradition de la rentrée littéraire, notre système n'a pas que des avantages.

Bertrand Py, directeur éditorial d'Actes Sud

à franceinfo

Dépenses des vacances à peine digérées, préparation de la rentrée des classes, reprise du travail... Autant d'éléments qui ne sont pas favorables à cette rentrée littéraire d'automne. Dévoilée le 1er juillet, à l'occasion des Rencontres nationales de la librairie, une étude de l'institut GfK révélait que la rentrée littéraire avait perdu près d'un tiers de son chiffre d'affaires en six ans. "Je sens personnellement un peu moins d'enthousiasme qu'à une certaine époque, confirme Georges-Marc Habib, gérant de la librairie L'Atelier, à Paris. Il y a dix ans, il y avait une effervescence autour de la rentrée littéraire. C'était un moment un peu incontournable, pour retrouver des auteurs fétiches par exemple."

Cette rentrée est plutôt axée sur les grands prix de l'automne, qui sont très importants pour l'édition et pour les ventes de livre de fin d'année. Peut-être que le lecteur est un peu laissé de côté.

Georges-Marc Habib, libraire

à franceinfo

Les éditeurs n'ont pas complètement abandonné leurs auteurs vedettes. Comme chaque année, la rentrée littéraire 2019 sera l'occasion de découvrir un nouveau roman d'Amélie Nothomb, Soif, un livre sur la dernière nuit de Jésus, qui sortira le 21 août. Marie Darrieussecq s'attaque quant à elle à la question des migrants avec La Mer à l'envers. Les romans de Karine Tuil, Nathacha Appanah, Monica Sabolo et Olivier Adam sortiront la semaine du 19 août. Promis à un large succès, Encre sympathique, nouveau roman du prix Nobel de littérature Patrick Modiano, paraîtra le 3 octobre.

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