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Danse contemporaine : clap de fin pour l'artiste Akram Khan

Pour le dernier spectacle de sa carrière, le danseur Akram Khan se mettra en scène à Montpellier, ce mardi. Pour l'artiste, le mental est là, mais le corps "ne suit plus."

Article rédigé par Antoine Giniaux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
L'acteur et metteur en scène Akram Khan, au Théâtre Mossovet (Moscou). Photo d'illustration. (VLADIMIR VYATKIN / SPUTNIK)

Point final, pour la carrière solo d’Akram Khan. Le danseur et chorégraphe présente mardi 26 juin le dernier spectacle de sa carrière, à Montpellier. Xenos retrace l’itinéraire de milliers de soldats indiens enrôlés de force dans l’armée britannique et plongés dans l’enfer des tranchées pendant la Première Guerre mondiale. Au centre de cette chorégraphe, une interrogation bien actuelle : que fait-on aujourd’hui de ceux que l’on considère comme des étrangers ?

"L’histoire reste stockée dans le corps"

La scénographie montre un jeune danseur, enrôlé d’office, qui dégringole dans la lumière blafarde des tranchées, la terre et les éboulements qui en découlent. Au loin, les noms des victimes et des extraits de poèmes de 14-18, qu’Akram Khan a compilés pendant des mois, en écho, à la crise des réfugiés. Pour l'artiste, "la guerre, c’est la fin de l’humanité." "Il y a les mêmes symptômes, qu’avant la Première et la Deuxième Guerre mondiale : le populisme, la xénophobie, le sexisme... ", explique-t-il. "Mon travail, c’est une réponse à tout ça. Parce que j’ai connecté cette histoire à mon corps. Parce que le corps est une archive, de ce qu’ont vécu vos ancètres. L’histoire reste stockée dans le corps." 

Quand le corps ne suit plus 

Un corps de 43 ans qui réalise en solo une performance incroyablement physique, comme cette scène où le danseur est attaché, comme dans le mythe de Prométhée, par de gigantesques cordes. Mentalement, Akram Khan assure qu'un tel effort ne pose aucun problème. Mais physiquement, le corps ne suit plus. Ce sera le dernier spectacle pour celui qui a commencé à danser à l’âge de 7 ans. "Je suis fatigué de me battre contre mon corps", annonce l'artiste. Et de déplorer : "C’est au moment où vous commencez à le comprendre, quand vous savez quoi faire avec vos connaissances, que votre corps commence a dire stop !"

"Pour un danseur, votre corps, c’est votre voix. Imaginez qu’on vous la prenne. Comment faites vous pour continuer à communiquer ?", s'interroge-t-il. Pour continuer à communiquer, Akram Khan compte sur les danseurs de sa compagnie : ces derniers produiront des représentations cet été en Espagne, au Pays Bas, en Écosse, et au Japon.

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