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"D'un coup, ils sont fiers de leur formation" : à Paris, de jeunes vitraillistes espÚrent aider à la reconstruction de Notre-Dame

Franceinfo a rencontré des jeunes en plein apprentissage des métiers des arts du verre, non loin de la cathédrale, en partie détruite par un incendie lundi.

Article rĂ©digĂ© par franceinfo, Alexis Morel - ÉditĂ© par Margot Delpierre
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Ces étudiants, spécialité "verrier décorateur", au lycée Lucas-de-Nehou (Paris, le 19 avril 2019), espÚrent participer à la renaissance de Notre-Dame de Paris. (ALEXIS MOREL / FRANCE-INFO)

Ces jeunes-lĂ  rĂȘvent de participer Ă  la reconstruction de Notre-Dame, la cĂ©lĂšbre cathĂ©drale en partie dĂ©truite par un incendie lundi, prĂ©vue pour 2024 - c'est en tout cas l'objectif fixĂ© par Emmanuel Macron. Ils se forment actuellement aux mĂ©tiers des arts du verre, au lycĂ©e professionnel Lucas-de-Nehou, dans le 5e arrondissement de Paris. Dans un atelier de l'Ă©tablissement, situĂ© quelques encablures de lieu de culte historique, une quinzaine d'Ă©tudiants coupent le verre et tordent le plomb. Ces futurs spĂ©cialistes n'ont eu que deux mots Ă  la bouche cette semaine : Notre-Dame.

Laisser une empreinte

"Ça fait trĂšs mal, on pense Ă  ces personnes du Moyen-Âge qui avaient rĂ©alisĂ© ce chef-d'Ɠuvre, explique ÉlĂ©onie, 18 ans. Se dire que leur travail a Ă©tĂ© dĂ©truit comme ça, en l'espace de quelques heures, ça fait un peu mal."

AprĂšs rĂ©flexion, on se dit 'j'aurais peut-ĂȘtre la chance de travailler dessus', et c'est vrai que ça fait plaisir de se dire qu'on pourra nous aussi ajouter notre empreinte.

ÉlĂ©onie

Ă  franceinfo

Ces étudiants tentent de décrocher un Brevet des Métiers d'Art, spécialité "Verrier décorateur", au lycée Lucas de Nehou, Paris 5Úme. Ils espÚrent participer un jour à la renaissance de Notre-Dame de Paris. Paris 19 avril 2019. (ALEXIS MOREL / FRANCE-INFO)

Participer Ă  la renaissance de Notre Dame est une opportunitĂ© en or pour ces jeunes, en pleine prĂ©paration au brevet des mĂ©tiers d'art. Renan, lui, est dĂ©jĂ  ravi que l'on parle de se passion. "Quand j'ai dit Ă  ma conseillĂšre d'orientation 'je veux devenir vitrailliste', elle m'a rĂ©pondu 'c'est quoi ?' Les gens ne connaissent mĂȘme pas ce mĂ©tier." Pour lui, c'est certain, "il y aura un avant et aprĂšs dans le vitrail".

[AprĂšs l'incendie,] les gens ont dĂ» se dire 'peut ĂȘtre que ce mĂ©tier existe, ils vont faire un appel Ă  des gens, il y a peut-ĂȘtre une Ă©cole'.

Renan

Ă  franceinfo

Faire naĂźtre des vocations

C'est aussi ce qu'espĂšre leur enseignante en peinture sur verre, AurĂ©lie RĂšgue. "D'un coup, ils sont fiers de leur formation. Ils disent mĂȘme que leurs parents en parlent (...). MĂȘme moi, je n'ai jamais reçu autant de messages que lĂ . On s'intĂ©resse aux vitraux alors qu'avant, c'Ă©tait juste les bouts de verres qu'il y a dans les Ă©glises. J'exagĂšre Ă  peine", assure AurĂ©lie qui espĂšre que les Ă©vĂ©nements feront naĂźtre quelques vocations, et que les candidats seront plus nombreux. 

On manque d'élÚves motivés.

Aurélie RÚgue

Ă  franceinfo

Plus de candidats ? Pourquoi pas, mais pas trop quand mĂȘme, prĂ©vient Nayani. "Mon point de vue est peut ĂȘtre un peu Ă©goĂŻste, reconnaĂźt la jeune femme, mais j'avoue que le travail, je prĂ©fĂšre le garder pour moi !". "J'ai un peu peur que plein de monde se rue lĂ -dessus", explique l'Ă©lĂšve. "J'ai pas envie que ça devienne un mĂ©tier lambda, surtout qu'ici on transmet la passion". Une passion du vitrail que Nayani voudrait bien garder pour elle.

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