Cinéma : "First Man", un film intime sur la conquête spatiale à l'opposé des standards du genre
On ne change pas une équipe qui gagne : deux ans après le succès mondial de sa comédie musicale "La La Land", Damien Chazelle s’attaque à un mythe : Neil Armstrong. Et pour l'incarner, il a choisi Ryan Gosling.
Le jeune réalisateur franco-américain, chouchou d'Hollywood depuis La La Land, Damien Chazelle, raconte dans First Man l’histoire du premier homme à avoir posé un pied sur la lune, l’Américain Neil Armstrong. Avec le même acharnement que son personnage, Damien Chazelle avance dans le cinéma avec cette question obsédante : qu'est ce qui pousse une personne à tout sacrifier pour réussir ?
Héros et pères de famille
Neil Armstrong, avant d'être un héros américain, était un pilote consciencieux, vétéran de la Corée, pilote d'essai et père de famille. Quand il entre à la Nasa en 1961 et intègre les missions Gemini puis Apollo, il vient de perdre une fille de deux ans, cicatrice béante jusqu'au succès final en 1969. Damien Chazelle suit cet homme, Ryan Gosling, mutique, obstiné, hanté par la mort, celle d'un enfant et de tous ses camarades pilotes tués dans des essais chaotiques. Un parcours de vie qui intrigue encore le réalisateur.
C’était un boulot si dangereux, si périlleux que je trouve ça difficile à comprendre, même après avoir fait le film, comment Neil et les autres astronautes ont trouvé cet équilibre entre le cosmique et le quotidien. Il fallait être des maris, des pères et mener la vie quotidienne.
Damien Chazelleà franceinfo
Film organique, tourné en pellicule, First Man est tourné au plus près des corps secoués dans des vaisseaux pas encore au point, dans une Amérique en pleine guerre froide, qui confie ses rêves de grandeur à des hommes héroïques et ordinaires. C'est un anti-space opera, plus humain que tape à l'oeil tout en étant spectaculaire.
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